Un colloque international s'est tenu à Errachidia (sud du Maroc), vendredi, autour de « La situation critique des oasis » dans le monde. Les chercheurs venus d'Europe et d'Afrique ont tiré la sonnette d'alarme et ont exprimé leurs préoccupations quant à la menace qui pèse sur les oasis. La sécheresse et la désertification seraient à l'origine de la disparition pure et simple de certaines oasis. Les experts estiment également que la situation des oasis résulte d'une « combinaison de facteurs essentiellement humains », notamment la mauvaise gestion de l'eau et la décomposition des sociétés traditionnelles. Les chercheurs trouvent dans la complexité du statut foncier en zones désertiques une raison supplémentaire du danger qui menace les oasis. La rencontre a appelé à la « préservation des patrimoines naturel et culturel des oasis en vue d'un développement intégré et durable ». L'équilibre biologique au Sahara est singulièrement fragile. Les points d'eau constituent le point névralgique, la zone refuge, autour desquels se maintient la vie symbiotique. La moindre perturbation risque de causer des bouleversements et des pertes irréversibles. La culture oasienne a permis de préserver un patrimoine naturel légué par des générations anciennes aux générations actuelles et futures, malheureusement l'oasis est abandonnée progressivement, l'entretien du palmier dattier ne se fait pas comme il le faudrait, car l'exode des familles vers les villes avoisinantes fait que les habitants se contentent parfois de récolter seulement sans s'investir dans le renouvellement du palmier et préfèrent de plus en plus planter des arbres fruitiers beaucoup moins exigeants que le palmier. La région voisine et le bassin versant sont sujets à un surpâturage et par voie de conséquence à une érosion rampante, voire galopante. L'Algérie est restée pendant longtemps plutôt timide pour l'application de la convention de Ramsar. Ces quatre dernières années, elle est non seulement sortie de cette timidité mais s'est développée en pionnière et leader des activités de conservation des zones humides dans la région afro-méditerranéenne. Un immense réservoir d'eau douce resté jusqu'à présent sans protection et sans reconnaissance internationale accède ainsi à un statut international et à une protection absolument vitale pour les pays arides