Une grève d'une journée doublée d'un sit-in devant les directions de la santé de wilaya : les blouses blanches ont décidé d'exprimer, aujourd'hui, leur colère qu'elles motivent par «la non-prise en charge» des revendications professionnelles des praticiens. Après près de six mois d'accalmie, les établissements hospitaliers risquent ainsi d'être perturbés par cette action, décidée par le Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP) qui revient à la charge pour dénoncer «les promesses non tenues» du ministère de la Santé. Cette action sera reconduite la semaine prochaine pour deux journées, les 5 et 6 mai, qui seront clôturées par un grand rassemblement devant le ministère de tutelle, à El Madania, sur les hauteurs d'Alger. Le recours à ces actions a été décidé lors d'une réunion du conseil national du SNPSP où a été évalué l'état d'avancement des négociations avec le ministère de la Santé. Cependant, «le SNPSP relève, au 13e jour du préavis de grève, l'absence de volonté du ministère de tutelle d'ouvrir la voie du dialogue à travers des réunions de conciliation prévues par la réglementation en vigueur», lit-on dans un communiqué, signé par le président du bureau national de ce syndicat, Lyès Merabet. Lequel syndicaliste dénonce le fait que «suite à notre appel à la grève, le ministère de la Santé annonce la tenue des concours d'accès aux grades au lieu d'appeler aux réunions de conciliation». «Cette démarche, qui marque le mépris et le manque de considération pour la corporation médicale, nous interpelle tous et nous oblige à une mobilisation forte et exemplaire pour la réussite de notre journée de grève du 27 avril, accompagnée de sit-in au niveau de toutes les directions de wilaya», a-t-il estimé. Pour ce qui est de la grève de la semaine prochaine, le premier responsable du SNPSP invite d'ores et déjà les bureaux locaux à redoubler d'efforts de mobilisation pour mener à bien cette action et assurer une présence massive des praticiens de santé publique au rassemblement national, prévu devant le ministère le 6 mai à 11h. Manipulation M. Merabet a, par ailleurs, dénoncé les manœuvres malsaines de l'administration de tutelle qui «a réagi par la manipulation et la menace à défaut de solutions concrètes aux doléances légitimes exprimées par le SNPSP depuis des années». Et d'ajouter : «Encore une fois, comme à chaque prévis de grève déposé par le SNPSP, des pseudo-syndicalistes sont réinjectés dans le circuit de la désinformation et placés devant les caméras de télévision dans l'espoir de casser et de disloquer le front rassemblé du corps des praticiens de santé publique composé du médecin généraliste et spécialiste, du chirurgien-dentiste et du pharmacien.» Lyès Merabet fait certainement allusion, dans ce communiqué, au Syndicat national des médecins généralistes de santé publique (SNMGSP) affilié à l'UGTA, qui a appelé les médecins, à travers l'ENTV, à passer le concours d'accès aux grades. Un concours que compte d'ailleurs boycotter le SNPSP. Ainsi, tout en réitérant que «le SNPSP est l'organisation syndicale autonome, véritable porte-voix de l'ensemble des corps des praticiens de santé publique», le docteur Merabet appelle les adhérent(e)s à la discipline et à la vigilance afin de «réussir notre action et arracher les solutions à nos revendications justes et légitimes». Le SNPSP réclame toujours la mise ne application de l'instruction n°968, publiée en septembre 2014, portant intégration au grade principal pour les praticiens ayant cumulé 10 ans d'exercice effectif au 31 décembre 2012. Outre la réouverture du dossier de l'amendement du statut particulier, le SNPSP exige la prise en charge «concrète» du dossier de l'alignement du doctorat de médecine dentaire et de pharmacie avec classification sur la grille des salaires des fonctionnaires. R. Beldjenna