C'est seulement avec 31 000 voix que le candidat écologiste Alexander Van der Bellen a remporté la présidentielle autrichienne dimanche soir à l'issue d'un scrutin très serré face à son rival de l'extrême droite Robert Hofer. C'est un score à l'arrachée que vient d'obtenir le candidat du parti écologiste autrichien Alexander Van der Bellen face à son rival de l'extrême droite Norbet Hofer. Le premier a récolté 50,3% des voix, le second 49,70%. Lors du premier tour, le candidat populiste a rassemblé autour de sa candidature 35% des voix contre 21,3% pour son rival écologiste. Norbert Hofer était même convaincu qu'il allait devenir président, n'était finalement le vote par correspondance qui a changé la donne à la dernière minute. Ainsi, l'Autriche échappe à l'élection d'un président d'extrême droite, ce qui aurait constitué une première dans les annales politiques de ce petit pays d'Europe. En Autriche, le poste de Président est honorifique et protocolaire. Il a été occupé alternativement depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale par les candidats des deux grands partis traditionnels du pays, le parti social démocrate (SPÖ) et le parti conservateur (ÖVP). Cependant, les deux ont subi récemment une déroute politique et électorale. Le candidat écologiste a réussi à rallier à son camp de nombreuses personnalités politiques et artistiques, tout en rappelant la «folie meurtrière du nationalisme socialiste» qui a causé la ruine de l'Autriche et de l'Europe toute entière entre 1939 et 1945. Moindre mal D'après certains observateurs politiques européens, les Autrichiens ont voté en faveur du candidat écologiste comme «un moindre mal» pour éviter de se retrouver dirigés par un président d'extrême droite. Ingénieur en aéronautique et âgé de 45 ans, le candidat populiste a remercié via son compte Twitter tous ceux qui ont voté pour lui, indiquant qu'il aurait «aimé veiller sur ce magnifique pays qu'est l'Autriche». L'arrivée d'un populiste extrémiste au deuxième tour de l'élection présidentielle a été favorisée par la crise migratoire qui secoue l'Autriche depuis deux ans. Craignant d'être submergés par les réfugiés, la majorité des Autrichiens s'est tournée vers le parti de l'extrême droite. De son côté, le nouveau président écologiste promet un nouvel air pour l'Autriche. Agé de 72 ans et professeur d'université, il est le premier écologiste à devenir président. Pour rappel, l'Autriche a déjà été dirigée par un gouvernement d'extrême droite sous la houlette de Jörg Haider en 2000. Ce qui a valu à ce pays de vivre sous un régime de sanctions économiques et politiques imposées par l'Europe.