L'extrême droite est arrivée largement en tête du premier tour de la présidentielle dimanche en Autriche. Les deux grands partis au pouvoir depuis 1945 sont éliminés d'entrée, selon des projections basées sur des résultats partiels et des sondages de sortie des urnes. D'après ces projections, le candidat du Parti de la liberté (FPÖ), Norbert Hofer, remporte 36,7% des voix, réalisant le meilleur score de ce parti depuis la guerre à une élection nationale. L'écologiste Alexander van der Bellen et l'indépendante Irmgad Griss sont au coude-à-coude pour la deuxième place, à respectivement 19,7% et 18,8% des suffrages. Un second tour sera organisé le 22 mai. Le Parti social-démocrate (SPÖ) et le parti conservateur (ÖVP) sont largement battus. Leurs candidats sont éliminés avec 11,2% des voix seulement chacun. Un sixième candidat, l'homme d'affaires indépendant Richard Lugner, ferme la marche. Même si la fonction du président autrichien est essentiellement honorifique, ce résultat inédit est un revers de taille pour le chancelier Werner Faymann (SPÖ) et le vice-chancelier Reinhold Mitterlehner (ÖVP), dont les mandats courent jusqu'en 2018. Ces deux partis ont toujours contrôlé la présidence depuis la Seconde guerre mondiale, soit par un élu issu de leurs rangs, soit par un indépendant qu'ils soutenaient. Les politologues avaient averti que MM. Van der Bellen et Hofer pourraient tirer profit d'une usure du pouvoir de ces deux formations, qui ont été chahutées par la crise des migrants et par une hausse du chômage.