Stigmatisés et épargnés, les enfants autistes mènent une vie difficile. Leur scolarité est perturbée. Mal pris en charge par les pouvoirs publics, en raison de l'absence de structures pédagogiques et de spécialistes dans le domaine, des milliers d'enfants autistes, qui ont du mal à s'exprimer, sont lésés. Dans le but de mieux cerner la problématique et trouver des solutions pour une bonne prise en charge, un dépistage précoce de cette frange touchée par cette pathologie, une journée scientifique regroupant des professionnels de la santé a eu lieu la semaine passée au niveau de l'Institut national de formation paramédicale de la ville de Sour El Ghozlane, dans la wilaya de Bouira. Des médecins spécialistes qui sont intervenus à l'occasion de cette journée, tenue malheureusement, à huis clos en raison de black-out et de la défaillance des responsables de la direction de la santé de la wilaya de Bouira, qui n'ont même pas daigné inviter la presse pour véhiculer le message de ces professionnels de santé présents à cette rencontre. Ces derniers ont, à l'unanimité, préconisé un diagnostic précoce, en sensibilisant les enseignants, les parents et les médecins généralistes, pour une bonne prise en charge des enfants atteints de l'autisme, dès les premiers mois. Cela va sans nul doute garantir, comme souligné par le Dr Messaoudi, une grande part de la guérison. Tout en appelant les parents à s'impliquer davantage et surtout à briser le tabou, les médecins ont déploré que des parents refusent d'admettre que leur enfant est autiste. M. Bounous, directeur de l'EHS Oued Aïssi de Tizi Ouzou, a déclaré que le nombre d'enfants touchés par cette pathologie ne cesse d'augmenter. Bien que notre société n'accepte pas un handicap lourd, à l'image de l'autisme, les parents d'enfants autistes ne sont pas épargnés.Ces familles sont parfois accusées par la société d'être à l'origine de ce handicap. Des faits illustrant parfaitement la démission même des professionnels de l'éducation. Dans les établissements scolaires, les enfants autistes sont mal pris en charge. En l'absence de structures et de classes spécialisées pouvant leur assurer une scolarité normale, ces enfants ont toujours fini par abandonner leur scolarité. Malgré les colloques et les rencontres regroupant les professionnels de l'enseignement, de la solidarité nationale et de la santé, afin de trouver de bons mécanismes pour mieux prendre en charge ces enfants, la situation demeure malheureusement inchangée. «Je ne dirais pas qu'il n'y a pas de prise en charge, mais les enfants autistes sont mal pris en charge», a témoigné le Dr Messaoudi. Pour lui, «le diagnostic est clinique. Il n'y a aucun marqueur biologique ou radiologique qui détermine si l'enfant est autiste ou pas. En revanche un examen clinique va le montrer. Cet examen peut se faire à partir de18 mois», dit-il, en rappelant le manque de spécialistes dans le domaine, surtout en pédopsychiatrie pouvant prendre en charge ces patients.