Le Comité des citoyens pour la défense de la République (CCDR) vient de lancer un appel pour un rassemblement des forces démocratiques. Le mouvement auquel ses initiateurs ont donné le nom de Collectif d'initiatives démocratiques vise, selon Brerhi, président du CCDR, à ratisser large en faisant participer les citoyens. Conscient du fait que les initiatives passées n'ont pas connu les résultats escomptés par leurs initiateurs, Brerhi dira vouloir éviter la méthode classique suivant laquelle un groupe de signataires préalablement constitué lance une pétition. Le président du CCDR s'est voulu ferme en assurant que cette initiative vise à donner un cadre de débat à ceux qui en font le vœu. Elle est motivée, selon lui, par « le glissement avéré » du système vers le projet théocratique. Le pouvoir favorise, soutient-il, l'émergence de courants intégristes, en témoigne l'accueil réservé, il y a peu de temps, à Rabah Kébir, dirigeant de l'ex-FIS, rentré de son exil allemand. De plus, la gouvernance qui n'est pas prise en compte et le despotisme qui prend pied et se manifeste par le musellement des libertés des syndicalistes et des journalistes en sont aussi les raisons, ajoute-t-il. Il en veut, pour exemple, de ces méthodes honnies, les pratiques nouvelles initiées par le chef de l'Etat comme les auditions orales des ministres. Tout en affirmant que les changements peuvent être envisageables, Brerhi ne manquera pas de dénoncer « la chronicité historique du système à ne pas se reformer de l'intérieur ». Il importe ainsi de changer à travers ces initiatives citoyennes le rapport des forces en présence. Evoquant la composante de ce mouvement, Brerhi dira que ceux qui en font l'ossature sont des syndicalistes et des personnalités intègres. Un rassemblement plus grand des partis démocratiques est plus que souhaitable, indique-t-il. Concernant l'identité des personnalités politiques, il précisera que des contacts avaient été déjà entrepris avec le MDS, lequel, dans une intervention publique, lundi dernier, en appelle pour sa part à la mobilisation « des forces vives de la nation ». Des collectifs peuvent, assure M. Brerhi, être mis sur pied, partout dans le pays.