La production de dattes devrait atteindre cette année 550 000 t contre 516 000 t l'exercice précédent. Selon le bilan du ministère de l'Agriculture, le potentiel de production phoenicicole s'est accru de 70% entre 1999 et 2006. L'Algérie compte 17 millions de palmiers, dont 6,5 millions produisant la variété Deglet Nour. Mais le problème de l'exportation reste un handicap majeur pendant que le marché national demeure majoritairement parasité par des pratiques de mauvais aloi, rendant ce fruit, très prisé de tous, pratiquement inaccessible aux bourses moyennes. Le secteur de l'agriculture retient en tout cas l'option de « mise en valeur », les circuits de commercialisation à l'extérieur de ce produit générateur de devises. Ainsi, un nouveau dispositif a été mis en place par les pouvoirs publics afin d'encourager et de faciliter l'exportation de la datte, a annoncé, avant-hier, cité par l'APS, Saïd Barkat, ministre de l'Agriculture et du Développement rural, lors d'une journée d'information consacrée à ce sujet. Cette mesure intervient suite aux décisions du conseil interministériel tenu en septembre dernier sous la présidence du chef du gouvernement, consacré à l'exportation des produits agricoles. Appelé couloir vert, ce dispositif vise à mettre un terme à tous les obstacles que rencontrent actuellement les exportateurs de ce produit notamment en matière de transport. Ainsi, toutes les dispositions seront prises pour un acheminement rapide des quantités à exporter. Les exportateurs algériens se débattent dans d'innombrables problèmes, alors qu'au même moment des quantités importantes de dattes algériennes sont exportées clandestinement vers notre voisin tunisien, où elles sont conditionnées et réexportées sous le label de ce pays. Autant dire que la datte algérienne est en perte de vitesse. Aussi, malgré une production prolifique qui a atteint les 516 000 t en 2005, l'Algérie n'a exporté que 23 000 t, soit à peine 5%. Partant de ce constat, les pouvoirs publics semblent vouloir prendre le taureau par les cornes dans le but d'augmenter davantage la rentabilité de cette activité. Selon le directeur de la régulation et du développement des productions agricoles au niveau du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, Ammar Assabah, une cellule de veille a été créée au niveau du ministère de tutelle pour prendre en charge les doléances des exportateurs de dattes. Celle-ci servira d'interface entre ces opérateurs et les autres maillons de la chaîne, à savoir les banques, les services de contrôle phytosanitaire, les douanes, les ports et ceux chargés du transport. Ces derniers sont appelés à simplifier les procédures et raccourcir les délais. Outre l'agriculture, les départements du commerce et des finances sont interpellés. L'exportation de ce produit ancestral s'effectuera à travers 11 points de sortie, dont quatre ports (Alger, Oran, Skikda et Béjaïa), quatre aéroports (Alger, Oran, Biskra et Constantine) ainsi que par voie terrestre (Tamanrasset, Bordj Badji Mokhtar, dans la wilaya d'Adrar, et Deb Deb, dans la wilaya d'Illizi). Saïd Barkat a signalé que pour protéger les variétés algériennes, un projet de création d'un label Deglet Nour était en cours de réalisation. Les producteurs qui ont pris part à cette rencontre ont fait savoir de leur côté qu'ils sont confrontés aux maladies qui menacent leurs récoltes et, par ricochet, risquent de compromettre le programme d'exportation. Ils ont exprimé le vœu pour que cette question soit étudiée. Selon le président de l'Association des exportateurs de dattes de Biskra, Ghemri Youcef, « cette situation peut amplifier l'infestation des dattes détenues en stock, déprécier leur qualité et plus grave encore, compromettre le programme d'export arrêté avec des clients étrangers. »