Le marché des carburants tend de plus en plus à s'orienter vers le gasoil (diesel). C'est ce qui ressort des évolutions constatées par Naftec, le producteur des produits raffinés en Algérie. Dans un point de presse animé hier à l'hôtel Mercure, après la clôture de la conférence annuelle des cadres de Naftec, le PDG de la société, M. Salah Cherouana, a indiqué que « sur le marché intérieur, 8,232 millions de tonnes ont été vendues, enregistrant une hausse de 10% par rapport aux objectifs fixés et de plus 3% par rapport aux réalisations 2002 ». Le fait le plus marquant est que « cette hausse concerne essentiellement la consommation de gasoil qui a été de 4,815 millions de tonnes soit plus 5% par rapport à 2002 et plus 26% par rapport à 2001 », selon M. Cherouana, qui estime que « cette hausse évolutive caractérise la relance économique du marché ». Selon le même bilan de l'année 2003, présenté hier, la consommation de l'essence normale est restée relativement stable, alors que celle de l'essence « super » a augmenté de 3% par rapport à 2002 et de plus 26% par rapport à 2001. L'essence sans plomb reste à la traîne puisque sa consommation reste faible avec 39 000 tonnes, soit 98% des réalisations de 2002. Selon Naftec, cette faiblesse est due à la nature du parc automobile algérien. Le PDG de Naftec a confirmé le constat fait mardi dernier par le ministre, qui a estimé que dans quatre ou cinq ans, l'Algérie sera obligée d'importer du gasoil si la consommation augmente au niveau actuel et s'il n'y a pas d'investissements pour la production du gasoil. L'engouement pour le diesel est dû surtout au prix qui est de moitié inférieur à l'essence. Toutefois, l'investissement dans une nouvelle raffinerie peut avoisiner le milliard de dollars. Les quantités de gasoil qui sont dirigées vers le marché national pour répondre à la hausse de la demande sont déduites des quantités qui sont exportées. A ce propos, les pouvoirs publics devraient se pencher sérieusement sur le développement du GPL carburant et créer les conditions nécessaires pour élargir sa consommation. Pour le bilan, Naftec a réalisé un bénéfice de 2,074 milliards de dinars durant l'exercice 2003. A l'international, la société de distribution basée à Nouakchott (Naftec SA), où Naftec est actionnaire majoritaire, le bénéfice de l'exercice a atteint près de 800 000 dollars (779 640 dollars). Il faut rappeler que Naftec a transféré aux Mauritaniens les installations de la raffinerie de Nouadhibou, dont la gestion et l'exploitation étaient assurées par Naftec. En matière de production, les quantités traitées par les raffineries (4 au total) ont atteint 21,535 millions de tonnes de pétrole brut, soit 102% des objectifs et 101% par rapport à 2002. Le niveau de production, tous produits confondus, s'est élevé à 20,701 millions de tonnes, soit 101% par rapport à 2002. Les quantités de produits raffinés destinés au marché national et exportés par Sonatrach ont atteint le niveau de 20,569 millions de tonnes soit 1% de plus qu'en 2002. La vente des huiles finies a augmenté de 19% par rapport à 2002 (112 300 tonnes) bien que le marché soit ouvert à la concurrence. Le contrat de processing d'huiles finies avec la compagnie Total est entré en vigueur. Le choix de Naftec par Total constitue une reconnaissance internationale, selon le premier responsable de la société. La production et la vente de paraffine ont été lancés à partir d'Arzew et l'exportation de ces produits est programmée. Les quantités processées pour Sonatrach ont baissé de 5% (12,320 millions de tonnes) à cause de l'augmentation constatée sur le marché national. De même que pour les exportations d'huiles de base qui ont baissé de 14%. Le chiffre d'affaires réalisé est de 93,711 milliards de dinars, soit 2% de plus qu'en 2002. Sur le marché national, 83,966 milliards de dinars ont été réalisés, soit 4% de plus qu'en 2002. Le processing pour Sonatrach a rapporté à Naftec 9,175 milliards de dinars, soit 8% de plus qu'en 2002.