Sombres prévisions pour l'économie algérienne ! Le déficit budgétaire du pays atteindra 30 milliards de dollars durant l'exercice 2016, d'après les estimations de Mustapha Mekidèche, vice-président du Conseil national économique et social. «Je vous rappelle que le déficit budgétaire prévu pour 2016 était de l'ordre de 25 milliards de dollars et je crois que l'on va clôturer l'exercice avec 30 milliards de dollars de déficit», a pronostiqué hier Mustapha Mekidèche, invité de la Radio nationale. Le vice-président du CNES, également économiste, a critiqué l'attitude du gouvernement dans sa réponse à la crise économique, conséquence de la baisse drastique des prix du pétrole depuis juin 2014. «La crise et sa durée avaient été sous-estimées par les pouvoirs publics. Depuis un an, à l'occasion de la loi de finances 2016, on a pris la mesure de son ampleur», a-t-il ajouté, en relevant que l'ampleur du déficit budgétaire est symptomatique du fait que «les éléments de réponse n'ont pas été suffisants pour pouvoir prendre en charge cet aspect de la crise (contrainte budgétaire, ndlr) qui est fondamental». En deux ans, les revenus pétroliers de l'Algérie ont baissé de 70%, selon une estimation officielle. Les hydrocarbures rapportent au pays, dont l'économie est peu diversifiée, plus de 95% de ses revenus extérieurs et contribuent pour 40% au budget de l'Etat. «Deux ans après le début de la crise, notre capacité de résilience a diminuée de 50%. Si d'autres moteurs de la croissance ne sont pas allumés, nous risquons de nous retrouver dans une situation extrêmement fragile», a mis en garde l'ancien conseiller au ministère de l'Energie. L'Algérie, dont le déficit budgétaire devrait se situer à près de 15% du PIB, sollicitera les financements extérieurs dès cette année pour couvrir ses dépenses, d'après les prévisions du Fonds monétaire international.