Lors d'un point de presse animé lundi dernier au siège du RND, le sénateur Mohamed-Tayeb Snani a annoncé, devant les représentants de trois organes de la presse écrite, l'existence à Souk Ahras de nominations de complaisance dans le secteur de l'éducation décidées par le ministère. « Sans respect aucun pour les textes en vigueur, notamment le décret exécutif 49-90 du 6 février 1990, ni prise en considération des critères d'ancienneté et de classement, 14 candidats au poste de directeur d'établissements moyens et primaires ont été proposés dans l'opacité par le département de Benbouzid », a-t-il entamé sa déclaration avant d'ajouter que les auteurs de ce « scandale » portent préjudice par de tels comportements à une corporation qui n'est pas des moindres et où les dépassements sont légion. Se basant sur une doléance écrite adressée aux différentes instances, l'animateur de cette rencontre n'a pas lésiné sur les mots pour tirer à boulets rouges sur le ministre, le tenant pour responsable de cette « gabegie », voire de « scandale » impardonnable. Avant de recourir à la presse, le sénateur de Souk Ahras avait officiellement saisi le ministre en question dans le but évident de transmettre la réponse aux plaignants. La correspondance de M. Benbouzid à propos du sujet, exhibée et ensuite lue par le membre du sénat, ne reconnaît que « les désignations à de tels postes dans le cadre des conventions signées conjointement avec les syndicats », où l'on procède à des nominations hors quotas sans classement ni barème. Argument réfuté par M. Snani qui a déclaré que seule l'UGTA est concernée par le privilège des désignations d'office des employés du secteur à des postes administratifs. Or D.H. et B.S. sont les deux seuls candidats proposés effectivement par l'UGTA mais ne figurant pas sur la liste des 14 personnes contestées, sinon celle-ci aurait été prolongée à 16. Parlant « seulement de 6 enseignants recommandés » pour une formation de directeur dont un élu de l'APW, une source digne de foi nous a confié qu'il s'agit de « propositions qui n'ont pas atteint le stade des nominations officielles. Pour preuve, les enseignants contestés perçoivent leur salaire à partir de leur corps d'origine ». Clivages au sein du RND entre deux pôles antagonistes, l'un représenté par le ministre et l'autre défendu par le sénateur ou simple clin d'œil en direction des 7000 travailleurs du secteur que l'on tente de charmer à l'approche des prochaines échéances électorales. Des scandales avérés dans le même secteur, notamment celui des œuvres sociales, n'ont pas encore fait l'objet de révélations ni de prise de position de la part des élus des deux chambres.