Un hommage a été rendu aux frères Boudaoud, Omar et Mohamed dit Mansour. Le comité de village d'Azroubar, dans la commune de Mizrana, dans la daïra de Tigzirt, à 30 km au nord de Tizi Ouzou, a eu la louable initiative d'organiser, samedi, un vibrant hommage aux moudjahidine de cette localité, dont les frères Boudaoud (Omar, responsable de la Fédération de France du FLN puis membre du Conseil national de la Révolution de 1959 jusqu'à 1962. Son frère, Mohamed, dit Mansour, était, lui aussi, commandant de l'ALN). Les organisateurs ont prévu une rencontre-témoignage au niveau de l'école primaire du village, afin de revisiter les moments forts de la guerre de libération, notamment dans la région de Mizrana, où l'armée française a mené de nombreuses opérations en vue de mettre vainement à plat la résistance de toute la population. Si Ouali Aït Ahmed, responsable de l'ONM dans la wilaya de Tizi Ouzou, a souligné, lors de son intervention, que les frères Boudaoud ont une stature nationale parce qu'ils ont joué un rôle très important durant la Révolution de Novembre. «Omar Boudaoud a, d'ailleurs, été membre d'office du CNRA. Il a même présidé le Congrès de Tripoli. Si Mansour, quant à lui, a milité à Alger au sein du MTLD jusqu'à 1947, année où il intègre l'Organisation secrète et paramilitaire (OS), qui formait des sous-officiers pour le déclenchement de la révolution armée. Il était sous la houlette de Belouizdad, Aït Ahmed et Ben Bella», a-t-il rappelé tout en plaidant pour la réécriture authentique de l'histoire. «Parmi les 22 fondateurs de l'Etoile nord-africaine, 18 membres sont originaires de Kabylie. Messali n'est pas le père du nationalisme algérien. C'est Hadj Ali Abdelkader qui a été le premier à être nommé à la tête de l'ENA, en 1929», a-t-il précisé. De son côté, Mansour Boudaoud a fait remarquer qu'«il y a de la falsification dans l'histoire de la Révolution algérienne. Il faut réécrire l'histoire de manière objective. Un vrai nationaliste ou un moudjahid ne peut pas mentir sur ce qui s'est passé durant la guerre de libération», a laissé entendre cet officier supérieur de l'ALN et responsable de l'armement et du ravitaillement général durant la Révolution et qui avait travaillé directement avec les principaux chefs historiques, dont les colonels Boussouf et Lotfi. «J'étais chargé de l'industrie d'armement et dans l'organisation des réseaux d'achat d'armes au profit de la Révolution», témoigne-t-il, avant d'inviter l'assistance à lire son livre Les armes de la liberté, où il parle, entre autres, de son parcours de révolutionnaire. Par ailleurs, notons aussi qu'une exposition de photos, de livres, de coupures de presse, de portraits de martyrs était au menu de cet hommage. Une gerbe de fleurs a été également déposée au cimetière de ce village qui compte 24 martyrs de la Révolution. La cérémonie de recueillement à la mémoire de ceux qui sont tombés au champ d'honneur s'est déroulée en présence du président de l'APC de Mizrana, Amar Kichi, de Mohamed Chara, secrétaire général de wilaya de l'ONM, du directeur des moudjahidine et celui du Musée régional de Tizi Ouzou ainsi que plusieurs moudjahidine. Enfin, Abdellah Amarouche, l'un des membres du comité d'organisation de cette activité, a estimé que rendre hommage à des révolutionnaires comme les frères Boudaoud, originaires du village Azroubar, est un devoir de mémoire et de reconnaissance à ces hommes au combat mémorable.