Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a entamé, hier en Ouganda, une tournée de quatre jours en Afrique subsaharienne dans le but de consolider les relations israélo-africaines. Avant de quitter Israël, Netanyahu avait qualifié cette tournée d'«historique», rappelant qu'il s'agissait de la première visite d'un Premier ministre israélien en Afrique subsaharienne «depuis des décennies». Dans les années 1960, de nombreux pays africains avaient en effet pris leurs distances avec Israël en raison des guerres de l'Etat hébreu avec ses voisins entre 1967 et 1973 et des liens unissant Tel-Aviv au régime d'apartheid en Afrique du Sud. Accompagné de 80 hommes d'affaires représentant une cinquantaine d'entreprises israéliennes, Netanyahu poursuivra sa tournée au Kenya, au Rwanda et en Ethiopie. «Israël a été mis sur liste noire en Afrique, nous avons été écartés en raison de pressions politiques de la part de beaucoup de pays dans lesquels nous étions impliqués dans les années 1960-70 et cela a mis du temps à changer», a commenté Benjamin Netanyahu dans un entretien au quotidien ougandais Daily Monitor. En revenant en Afrique, Israël ne pense pas qu'au business et aux matières premières. Le gouvernement israélien cherche aussi à s'assurer le soutien des pays africains dans les institutions internationales, où il fait l'objet de vives critiques liées à la colonisation des Territoires palestiniens ou à ses activités nucléaires. Le Premier ministre israélien doit prendre part à un mini-sommet régional sur la sécurité et le «terrorisme», rassemblant les chefs d'Etat et de gouvernement kényan, rwandais, éthiopien, sud-soudanais, zambien et malawite. «Un voyage comme celui-ci est très important d'un point de vue diplomatique, économique et sécuritaire, et je suis ravi qu'Israël retourne en Afrique par la grande porte», a soutenu Netanyahu avant de quitter Israël hier matin. Le gouvernement israélien a récemment approuvé une proposition d'ouvrir des bureaux de l'Agence israélienne pour le développement international dans les quatre pays que le Premier ministre visitera. Cette agence partage avec les pays en voie de développement les technologies et le savoir-faire israéliens. Elle a beaucoup travaillé avec la Chine pour développer une agriculture chinoise en milieu désertique.