Cette annonce survient aussi après la démission du ministre de l'Intérieur, Mohammed Al Ghabbane, qui avait admis des failles dans les mesures de sécurité à Baghdad, soulignant que les points de contrôle disséminés à travers la capitale étaient «absolument inutiles». Trois chefs de la sécurité à Baghdad ont été limogés hier après un attentat dévastateur dans la capitale irakienne et une nouvelle attaque terroriste qui a ciblé, jeudi soir, un mausolée chiite à Balad, à 70 km au nord de la capitale, faisant 30 morts. Au moment de cette seconde attaque qui a fait d'immenses dégâts, les habitants faisaient leurs courses de l'Aïd El Fitr. Le groupe autoproclamé Etat islamique (EI) a revendiqué les deux attentats-suicide. Selon un communiqué publié par son bureau, le Premier ministre, Haider Al Abadi, a «donné l'ordre de relever de leurs fonctions le commandant des opérations pour Baghdad et les responsables de la sécurité et des renseignements». Le commandant des opérations est le lieutenant-général Abdelamir Al Chimmari. Un proche de M. Abadi a expliqué que les autres responsables démis étaient le chef des renseignements pour Baghdad au ministère et le responsable en charge de la capitale au bureau du conseiller de la Sécurité nationale. Cette annonce survient aussi après la démission du ministre de l'Intérieur, Mohammed Al Ghabbane, qui avait admis des failles dans les mesures de sécurité à Baghdad, soulignant que les points de contrôle disséminés à travers la capitale étaient «absolument inutiles». Selon lui, le véhicule piégé de Karrada venait de la province de Diyala, au nord-est de la capitale, ce qui signifie qu'il est parvenu à franchir sans encombre les checkpoints de sécurité. La démission du ministre a été acceptée par M. Abadi. Quatre jours après l'attaque à Baghdad, l'EI a, en effet, mené un assaut meurtrier dans la ville majoritairement chiite de Balad. Le groupe terroriste, malgré ses revers militaires, parvient à frapper le pays avec des attentats-suicide particulièrement meurtriers. Jeudi soir, des assaillants ont bombardé aux obus de mortier le mausolée Sayyed Mohammed, fils de l'un des imams vénérés par la communauté musulmane chiite, avant que des kamikazes portant des uniformes militaires n'arrivent sur place et ne commencent à tirer, a indiqué le commandement militaire des opérations conjointes. Deux des kamikazes se sont ensuite fait exploser et le troisième a été tué et sa ceinture explosive désamorcée, selon le texte. Aucun n'a réussi à pénétrer dans le mausolée. L'attaque a fait également 50 blessés. La province de Salaheddine, où se trouve Balad, est contrôlée en grande partie par les forces gouvernementales irakiennes qui ont chassé l'EI de son chef-lieu Tikrit et de la ville de Baïji.