L'Italie compte reprendre son rôle de pays clé dans la politique internationale au niveau méditerranéen et le prochain voyage de Prodi en Algérie se veut une démarche diplomatique volontaire visant à gagner un allié méditerranéen et arabe précieux. C'est du moins ce que les déclarations du chef de sa diplomatie Massimo D'Alema ont laissé entendre à l'issue de l'entretien qu'il a eu avec son homologue Mohamed Bedjaoui, qui vient d'effectuer un important séjour dans la capitale italienne. L'émissaire algérien a qualifié d'« excellentes » les relations qui lient l'Algérie à l'Italie et s'est montré satisfait de la teneur de la rencontre qu'il a eue avec le chef du gouvernement Romano Prodi, attendu à Alger vers la mi-novembre. Reçu par le président du Conseil italien, M. Bedjaoui a eu le loisir d'examiner avec le responsable italien les questions internationales d'intérêt commun et les possibilités de relancer le partenariat économique. En outre, lors de la conférence de presse qu'il a animée aux côtés de D'Alema, en présence des journalistes italiens et arabes, au siège du ministère des Affaires étrangères, M. Bedjaoui a affirmé que l'investissement italien en Algérie peut prospérer surtout dans le domaine des PME, rappelant que le total des échanges économiques entre les deux partenaires méditerranéens a atteint 9 milliards de dollars en 2005, alors que durant le seul premier semestre de cette année, il a déjà dépassé 5,6 milliards de dollars. Pour sa part, le ministre des Affaires étrangères du gouvernement Prodi a qualifié de « très solides » les relations entre les deux pays et a affirmé que le choix du chef du gouvernement italien de consacrer à l'Algérie l'un de ses premiers voyages à l'étranger dénote « l'étroite amitié qui lie l'Italie à l'Algérie ». D'Alema s'est félicité de « la grande convergence » des points de vue entre lui et son invité et a ajouté que cela plaçait la prochaine visite de Prodi à Alger « sous les meilleures perspectives ». Concernant les questions de politique internationale qui s'imposent sur la scène méditerranéenne, D'Alema a précisé que son gouvernement « soutient les efforts du président de l'Autorité nationale palestinienne, Mahmoud Abbas, pour la création d'un gouvernement d'union nationale », rappelant par ailleurs que sa proposition lors de la conférence de Rome sur le Liban, qui s'est tenue en juillet dernier, de lancer une force internationale dans la bande de Ghaza était toujours d'actualité, déplorant « le dur isolement et le siège imposés par les Israéliens aux populations de Ghaza ». A propos du conflit au Sahara Occidental, le représentant du gouvernement italien s'est dit « favorable à la position du secrétaire général de l'ONU quant au droit à l'autodétermination du peuple sahraoui », affirmant que l'Algérie et la Mauritanie avaient un rôle déterminant à jouer dans la résolution du conflit, souhaitant toutefois que « le Front du Polisario et le gouvernement marocain parviennent à des négociations ».