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Un policier, le président de la CCI, son chauffeur et un narcotrafiquant écroués Le directeur de publication du quotidien arabophone essarih victime d'un complot à Annaba
Le magistrat instructeur de la 3e chambre près le tribunal de Annaba, Brinis Azzedine, a ordonné, hier après-midi, la mise sous mandat de dépôt d'un policier, du président de la Chambre de commerce et d'industrie Seybouse (CCI) de Annaba, son chauffeur et un narcotrafiquant, avons-nous constaté sur place. Ils sont poursuivis, chacun en ce qui le concerne, pour «association de malfaiteurs», «abus de fonction», «incitation à commettre une infraction» et «trafic de stupéfiants». Douteuse, cette affaire l'est à plus d'un titre ; elle a commencé dimanche, lorsqu'un policier relevant de la sûreté de wilaya a interpellé Khemici Ghanem, directeur de publication du quotidien local arabophone Essarih. «Il était 14h lorsque l'agent, en tenue civile, s'est présenté sans convocation devant le siège du journal en plein centre-ville, voulant me conduire au siège de la sûreté de wilaya. A mes questions sur les motifs de cette interpellation arbitraire, le policier n'a pas répondu, préférant me traîner de force. Comme je refusais d'obtempérer, il a appelé le numéro vert pour ramener des renforts, leur faisant croire qu'il avait arrêté un suspect. A leur arrivée, le policier a exhibé un petit sachet contenant neuf barrettes de kif prêtes à la consommation. Pensant avoir affaire à un dealer, occultant mon infirmité physique, ils n'ont pas ménagé leurs efforts pour me brutaliser et me conduire manu militari vers le siège de la sûreté de wilaya», relate, non sans peine, le journaliste. Cependant, l'audition immédiatement entamée sous la supervision du chef de sûreté de wilaya a fait la lumière sur cette sordide affaire. D'autant plus que la victime a exigé que les empreintes soient relevées sur le sachet pour confirmer l'absence des siennes. Une preuve irréfutable de son innocence qui sera confirmée après analyses. Le complot est sans appel. Devant le fait accompli, le policier a reconnu son tort et dénoncé son commanditaire — le chauffeur du président de la CCI — qui, à son tour, a révélé le nom du narcotrafiquant auprès duquel la drogue en question avait été achetée. Objet d'un article en sa défaveur, le président de la CCI a été convoqué également et placé, au même titre que les trois accusés, en détention préventive. La victime ne s'est pas arrêtée là. Muni d'un certificat d'incapacité de plusieurs jours, Brinis Azzedine va déposer une plainte à l'encontre des policiers qui l'ont tabassé à tort. Par ailleurs, le DGSN, le général-major Abdelghani Hamel, a diligenté une commission à l'effet d'enquêter sur cette affaire aux relents de scandale qui ne fait que ternir l'image de son institution.