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Leurs bébés décèdent après une vaccination : Nous sommes ignorés par les autorités
Toufik Idou et Kamel Djabri. Parents des bébés décédés suite à la vaccination
Publié dans El Watan le 22 - 07 - 2016

Il y a une semaine, leurs filles de deux mois sont décédées quelques minutes après l'injection du vaccin. Aujourd'hui, livrés à eux-mêmes, les parents réclament la vérité. Ils dénoncent le silence et le manque de considération des autorités.
- Racontez-nous ce qui s'est passé le jour de la vaccination
Toufik. Ce vendredi, 15 juillet, ma fille de deux mois était en très bonne santé, comme d'habitude. Avec sa mère, on l'a emmenée pour faire son vaccin, celui de deux mois (Pentavalent), à la clinique Les Orangers de Rouiba, où elle est née. En arrivant sur place, la maman a accompagné la petite à l'intérieur pendant que j'attendais son retour à l'extérieur. Un demi-heure après, elle m'appelle : «Viens vite, Laiticia ne va pas bien.»
Je suis rentré, ma femme m'a dit qu'une fois le vaccin injecté, mon bébé n'arrivait plus à respirer et on lui a changé de salle. A l'intérieur, il n'y avait qu'un gynécologue et une infirmière pour la réanimer, mais la salle n'étant pas équipée et le pédiatre n'était pas encore sur place. On ne m'a pas laissé la voir, car il y avait une femme en train d'accoucher. Quelques minutes après, une infirmière vient me dire que Laiticia a eu des complications parce qu'on l'avait allaitée avant la vaccination ! Si cela est vrai, il fallait au moins aviser les parents de ne pas allaiter les bébés le jour de la vaccination.
C'est l'explication qu'on nous a donnée en premier et ma femme depuis n'arrête pas de se culpabiliser. Au même moment, un deuxième bébé est ramené, même cas et même problème. C'était la fille de Kamel, elle s'appelait Maya. A ce moment-là, le pédiatre, enfin arrivé, rentre et un réanimateur le suit. En sortant de la salle, il m'a annoncé le décès de Laiticia. Sans donner d'explication.
Kamel. Nous sommes arrivés à la clinique vers 9h avec Maya, ma femme et ma belle-mère. On a déposé le carnet de vaccination et je suis sorti attendre notre tour dehors. Pendant ce temps, j'ai entendu parler d'une fille qui a été vaccinée et qui a eu des complications. Le pédiatre est arrivé il est rentré dans la salle où était Laiticia et en reparti.
Lorsqu'on a appelé par mon nom, nous avons demandé des nouvelles de la première fille et on nous a dit qu'elle allait bien et qu'elle a eu des problèmes à cause du lait qu'elle a avalé de travers. On nous a rassurés, nous n'avons pas douté qu'il y avait un problème avec le vaccin et que notre fille pouvait avoir le même sort. Ils ont pris le carnet de Maya et elle a été vaccinée.
Tout d'un coup, elle donnait des signes d'étouffement et ils l'ont tout de suite emmenée dans la salle où était Laiticia ; ils ont tenté de la réanimer. En la voyant ainsi, j'ai compris qu'elle était déjà morte. En fin de compte, ils nous occupaient le temps que le pédiatre revienne. Après un moment, le gynécologue, que je connais très bien, est venu m'annoncer la terrible nouvelle et m'a dit qu'il n'a jamais rencontré un cas pareil.
- Qu'avez-vous fait après ?
Toufik. Au début, ils voulaient nous rendre les bébés, heureusement que l'un des oncles connaît très bien la loi et a refusé. On a tout de suite informé la police qui est venue et une enquête est en cours. Des membres de la famille sont venus, mais le personnel les a très mal accueillis et n'a laissé personne voir le bébé. En attendant les résultats de l'autopsie, un certificat médical de décès nous a été remis affirmant que la cause initiale est la vaccination, la cause intermédiaire est le choc anaphylactique et la cause finale est un arrêt cardiaque. D'après mes deux frères médecins, la cause ne peut être un choc anaphylactique, car il n'y a pas présence de ces symptômes.
Par ailleurs, on sait que les cliniques privées ont un quota précis de vaccins et de médicaments, si le quota ne suffit pas à tous les patients, la clinique achète ce qui lui manque à gauche et à droite, c'est-à-dire au marché parallèle. Les premières estimations disent que le problème est dans un seul quota distribué à la clinique ou que le vaccin a été acheté ailleurs, pour l'instant rien n'est sûr.
Kamel. On était choqués. On savait que le vaccin peut causer la fièvre mais pas tuer un nourrisson sur le coup ! On ne comprenait rien. Il y a deux erreurs dans cette histoire : le vaccin et une demie-heure qui sépare mon tour de celui de Toufik. Entre l'incident de Laiticia et ma fille, la clinique avait le temps de comprendre que quelque chose n'allait pas. Le personnel de la clinique devait arrêter l'opération de vaccination dans l'immédiat. C'est un manque de considération, de responsabilité et une négligence de leur part. On ne peut pas jouer avec la vie des gens de cette façon.
- La naissance des deux bébés a eu lieu dans la même clinique. Pourquoi avoir opté pour le privé au lieu d'un établissement public ?
Toufik. Pendant sa grossesse, ma femme se faisait suivre par un gynécologue, qui est un spécialiste des accouchements dans la clinique Les Orangers. C'est un médecin qui nous a inspiré confiance et nous voulions continuer avec lui. Par ailleurs, on connaît tous l'état de nos hôpitaux qui ressemblent beaucoup plus à des abattoirs qu'à des centres hospitaliers. Et comme c'est notre premier bébé, on a préféré économiser un budget pour l'accouchement dans une clinique privée.
Pour la première vaccination, alors que mon épouse et le bébé étaient chez ses parents à Bab Ezzouar, 2 centres de santé étatiques étaient fermés le samedi, et celui que j'ai trouvé ouvert a refusé de faire le vaccin en m'orientant vers ma commune de résidence. J'ai alors opté pour Rouiba au lieu de faire le trajet jusqu'à Boudouaou où j'habite.
Kamel. Ma femme était suivie par un gynécologue qui a un cabinet à Aïn Taya et qui assure des accouchements dans la clinique Les Orangers. On a choisi le privé parce qu'on a eu une mauvaise expérience avec le public lors des premières grossesses, d'autant plus que la maman est diabétique et hypertendue. L'accouchement s'est très bien passé et on n'a pas eu de problème avec le premier vaccin.
- Suite au drame, avez-vous été contactés par les officiels ?
Toufik. Kamel. Personne n'a pris la peine de nous contacter ni de présenter ses condoléances. Dans sa déclaration, le ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, a annoncé que sept bébés avaient été vaccinés le même jour et dans la même clinique, et seulement deux nourrissons sont décédés.
Ce n'est pas vrai ! Les autres bébés n'ont pas eu le nouveau vaccin appelé Pentavalent. Ils ont dit que le vaccin est bon alors que les résultats de l'enquête et de l'autopsie ne sont pas encore connus. Il s'agit d'un vaccin introduit dans le nouveau calendrier de vaccination. Mercredi, une note a été envoyée à tous les centres de vaccination en demandant de retirer le produit et de le mettre en quarantaine, jusqu'à fin de l'enquête.
L'annonce du ministre qui n'a même pas pris la peine de présenter ses condoléances aux familles n'est pas acceptable. Aucun des officiels, encore moins le ministre, n'a assisté à l'enterrement. Nous sommes ignorés. Personne ne nous considère comme des victimes. On a été contactés par des familles qui ont vécu le même drame, mais on n'a aucune preuve, car la plupart des bébés sont décédés à la maison, c'est-à-dire après la sortie de la clinique.
- Que demandez-vous aujourd'hui ?
Toufik. Kamel. Le plus important pour nous est que le vaccin ait été retiré de tous les centres et qu'il n'y aura pas d'autre victime. On veut que la vérité soit dévoilée et savoir ce qui s'est passé réellement. Nos filles n'avaient rien avant d'entrer dans cette clinique, elles étaient en bonne santé et leur dossier médical de la naissance ne signale aucune anomalie.
Elles sont les victimes d'une erreur médicale et le problème est entièrement dans le vaccin. Le ministère de la Santé a décidé de changer le calendrier des vaccins, il a ajouté le Pentavalent et l'a essayé sur nos enfants sans savoir s'il est bon ou pas. Maintenant l'enquête est en cours et nous, on ne se calmera pas avant que toutes les personnes incluses dans cette affaire soient jugées. De celle qui l'a ramené à celles qui l'ont gardé et distribué.


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