L'Assemblée communale d'El Ouldja, dans la daïra de Chechar, à 120 km au sud de Khenchela, est dans une situation de blocage qui dure depuis le début de son mandat. El Ouldja, limitrophe avec la wilaya de Biskra, et qui compte 3500 habitants, est connue pour être la commune la plus pauvre dans la wilaya. Elle ne dispose même pas d'un CEM, et ses collégiens sont contraints de parcourir des dizaines de kilomètres pour rejoindre l'établissement d'enseignement moyen le plus proche, situé dans la commune de Khenguet Sidi Nadji, dans la wilaya de Biskra. Avec tous ces problèmes, en plus de l'enclavement et l'absence de projets de développement, les élus n'ont pas été à la hauteur des attentes de leurs électeurs. Ainsi, sept membres parmi les 13 élus du conseil de la commune, issus du FLN, viennent de saisir le wali, Hammou Bekkouche, pour le déblocage de la situation. «Nous vous sollicitons pour intervenir, car la situation est grave», notent-ils. Les signataires du document, dont nous détenons une copie, évoquent plusieurs griefs contre le maire, Mohamed Saâdoudi, qui ne réside pas dans la commune. Ils l'accusent d'être «derrière tous les problèmes que vit la population, de mauvaise gestion, de fuite en avant, de ne pas prendre au sérieux les propositions des élus, et même de pratiquer la punition collective contre toute la population». L'autre grief soulevé par les 7 élus à l'encontre du maire a trait à l'indue domiciliation de 120 personnes à El Ouldja, alors qu'elles n'y résident pas, mais relèvent de la commune limitrophe de Kheirane, et qui se sont vu attribuer des certificats de résidence et donc de constituer des électeurs potentiels pour le maire, en contrepartie de certaines prestations sociales de la commune. Une source au fait du dossier nous a expliqué que la démarche de ces élus contestataires, tous d'obédience FLN, et majoritaires au sein de l'Assemblée, vise principalement à destituer le président d'APC qui fait partie de la minorité des 6 élus RND. Contacté pour avoir sa version des faits, le P/APC d'El Oueldja a nié en bloc toutes les accusations portées contre lui, qu'il juge «infondées et calomnieuses». Il estime que son bilan à la tête de la commune est «largement positif, notamment si on le compare aux mandats précédents». Il dit être victime d'un «règlement de comptes» de la part de certains élus. «Ces élus veulent mon départ pour avoir le champ libre afin de servir leurs propres intérêts. Certains d'entre eux sont des entrepreneurs qui voulaient faire pression sur moi pour avoir la priorité dans les attributions des projets», a-t-il affirmé. «J'ai lancé des actions pour améliorer le cadre de vie dans la commune, mais cela n'a pas été du goût de tout le monde», poursuit-il. Le maire a appelé ses opposants à privilégier avant tout l'intérêt public et servir les habitants de la commune qu'ils représentent. Concernant les activités techniques de la commune, il dira qu'elles sont gérées d'une façon normale sous la supervision du wali.