Insalubrité ne rime jamais avec tourisme. Ce que nous avons pu voir le long du CW 109 en cette fin du mois du juillet 2016, plus précisément le long de cette route de la Corniche du Chenoua, est inacceptable. Les amoncellements d'ordures et de gravats agressent le regard des passants. L'incivisme des citoyens et le laxisme des gestionnaires locaux sont à l'origine de ce désastre. Le nombre de véhicules en stationnement dans les champs ainsi que sur le long du chemin qui longe la corniche du Chenoua est impressionnant. Les kermesses organisées pour faire croire que la campagne de nettoyage a démarré n'étaient en réalité qu'un leurre. Même le mont du Chenoua est attaqué. Des carrières en activité gâchent le paysage de ce fabuleux mont du Chenoua qui faisait rêver. En dépit des avis défavorables émis par les responsables du secteur des forêts, «les investisseurs» engrangent des milliards de centimes en détruisant les montagnes et les collines, ce patrimoine naturel impuissant face à la sauvagerie des humains. Ces «investisseurs destructeurs» disposent des autorisations d'Alger. Le long de la corniche du Chenoua et sur la façade nord du mont Chenoua, des constructions hideuses pour la plupart prolifèrent sur le domaine public maritime. Les paysages paradisiaques qui s'affichaient fièrement autrefois dans cette corniche du Chenoua agonisent et disparaissent. Le charme de cette partie du littoral de Tipasa ne fait plus parler de lui. Des initiatives privées et timides sont entreprises pour son sauvetage. Sous le poids de la canicule, les centaines de milliers d'estivants convergent vers les plages et les criques pour aller au contact de la mer, afin de profiter de ces moments de vacances, malgré la présence envahissante des amas d'ordures et de gravats. L'immatriculation des véhicules illustre l'origine des citoyens venus de plusieurs wilayas, y compris les plus lointaines. La grillade du maïs et le thé, telle est la nouvelle activité commerciale qui prend de l'ampleur notamment au niveau de la falaise du Chenoua qui nous fait découvrir la façade de Tipasa. L'anarchie urbanistique et l'absence d'hygiène dans les agglomérations secondaires qui relèvent des communes de Tipasa et de Cherchell dévoilent le manque de volonté des gestionnaires communaux quand il s'agit de faire appliquer les textes officiels relatifs à la protection de l'environnement. A Tipasa, on continue à parler de la bonne santé du secteur du tourisme depuis des années. La réalité sur le terrain dément ces discours.