On ne peut traverser la commune d'Aït Yahia sans être agressé par les odeurs pestilentielles qui se dégagent de la décharge communale. Les automobilistes arrivent difficilement à se frayer un passage parmi les ordures et les gravats qui jonchent l'asphalte sur une centaine de mètres. Nettoyée sommairement avec un bull pour dégager la route, il y a quelques jours, le site a tendance à reprendre sa situation initiale. Par inattention ou manque de civisme, certains ont déchargé leur cargaison de façon à réduire la chaussée au passage d'un seul véhicule. Les odeurs nauséabondes, les mouches et les moustiques sont devenus le lot quotidien des habitants de la nouvelle cité dont les immeubles dominent un beau paysage mais aussi le dépotoir communal. Les désagréments sont toujours dénoncés par les locataires qui vivent «volets clos, pour éviter d'être asphyxiés par les fumées provenant des détritus qu'on brûle en contrebas». Située en bordure du CW150, la décharge de la commune d'Aït Yahia ne peut pas laisser insensibles la population et les autorités locales. Passage obligé vers Tizi Ouzou via Mekla, cette route qui mène également vers Ath Ahmed, le village de Si L'Hocine, draine de nombreux étrangers à la région qu'un tel spectacle désolant ne peut que scandaliser. Il faut dire que depuis la création de cette décharge lors du découpage administratif de 1985, la population d'Aït Yahia a beaucoup évolué de même que les rejets des ménages ou les gravats des entreprises de construction.