Alors que les restes de la petite Nihal ont quitté, hier en fin de journée, l'hôpital de Tizi Ouzou pour la msie en terre aujourd'hui dans la ville d'Oran, l'enquête de la Gendarmerie nationale n'a pas encore démêlé l'écheveau de cette affaire qui a provoqué l'émoi des Algériens. En attendant de connaître la vérité, des citoyens convergent vers le domicile de la famille, à Aït Toudert et à Oran, pour réconforter les proches de la petite disparue. Sorti douloureusement de l'anonymat, le petit village Aït Abdelouahab, relevant de la commune d'Aït Toudert, située dans la région des Ouacifs, wilaya de Tizi Ouzou, s'est transformé, cette fin de semaine, en un immense lieu de compassion et de solidarité avec la famille de la petite Nihal Si Mohand, dont le décès a été confirmé, suite aux tests d'ADN, effectués sur les ossements et la touffe de cheveux retrouvés par les gendarmes, et ce, après 15 jours de sa disparition. Un décès qui a ouvert la porte à toutes les spéculations possibles, ayant alimenté la presse durant ce week-end. «A ce stade de l'enquête, nous n'avons privilégié aucune piste. Les éléments en possession des enquêteurs n'ont jusqu'à présent rien révélé», a déclaré, hier, le colonel Mohamed Tirghini, responsable du service de la communication de la Gendarmerie nationale. Il précise : «Les indices retrouvés ne nous permettent pas d'établir les circonstances exactes de la mort. Les gendarmes ont retrouvé un crâne, une touffe de cheveux et quelques ossements. Certains maculés de sang et d'autres portant les traces de crocs. Il y a eu aussi la découverte d'une claquette et d'un vêtement maculé de sang appartenant à le petite Nihal. Il fallait faire un recoupement et des analyses ADN, pour prouver que tous ces indices appartiennent à Nihal. C'est grâce à la touffe de cheveux que l'identification a été effectuée, puisque la comparaison a été faite avec des cheveux de Nihal, récupérés sur le peigne avec lequel elle se brossait. L'enquête est en cours. Nous ne savons pas comment elle est morte. La récupération des indices a eu lieu au village Mechrak, plus précisément, au lieudit Azaghar. Ils étaient dispersés sur une superficie de 4 ha.» Le colonel dément toute arrestation ou interpellation dans le cadre de cette affaire. «Aucune personne n'a été arrêtée, interpellée ou placée en garde à vue lors de cette enquête qui se poursuit toujours. Les enquêteurs interrogent tout le monde dans l'entourage de la famille, que ce soit à Aït Toudert, la maison familiale de la mère de Nihal et lieu de disparition ou à Oran, où se trouve son domicile parental», affirme le colonel Tirghini. Apparemment, rien n'indique à ce stade de l'enquête que la petite Nihal ait été assassinée. «Les circonstances de sa mort demeurent encore non élucidées. Toutes les pistes restent ouvertes. Les experts sont face à un travail colossal. Comment la petite Nihal est-elle arrivée dans cet endroit ? Comment certains de ses ossements ont été retrouvés sans chair ? A-t-elle été dévorée par les animaux sauvages, qui rôdent dans cette région ? A-t-elle été enlevée pour être abandonnée dans ce lieu situé à un peu plus d'un kilomètre de la maison familiale ? A-t-elle été enlevée, puis laissée pour morte, avant que son corps ne soit déchiqueté par les animaux ? Autant de questions dont les réponses ne peuvent être données que par les experts et les enquêteurs de la gendarmerie. C'est une question de temps seulement» conclut notre interlocuteur..