Un ami tunisien a fait le déplacement à Constantine par route depuis Annaba. Entre l'entrée nord de la ville par la pente d'El Menia et la banlieue est sur la route d'El Khroub, il ne fera qu'un seul constat : Constantine est sale. Une déception pour un touriste qui s'attendait à voir une citadelle perchée sur un rocher avec des ponts qui donnent le vertige. Pouvons-nous en dire plus. Sûrement pas. La saleté est un phénomène qui fait partie désormais du décor quotidien de la ville et de ses environs. Certes, des efforts sont fournis depuis 2001 en vue de maintenir un cadre de vie un tant soit peu propre, mais certaines actions, pour ne pas dire la quasi-totalité, ne dépassent pas le cadre de la flatterie, de la supercherie en somme et autres badigeonnages de circonstance. Faut-il encore se limiter au circuit Boudjeriou-Belouizdad-Abane-Benboulaïd-Zighoud Youcef ou certains secteurs qui abritent les villas des gens influents ? On oubliera dans le tas les rues Kitouni, Aouinet El Foul, Rahmani Achour et autres quartiers non balisés où l'OPGI n'ose par repeindre les façades des immeubles, tout simplement parce que le wali ne passe pas par des lieux insalubres et noircis par les fumées des bus Tata pour ressembler à des « fragments » de Calcutta. A l'avenue Rahmani Achour, sur la route de l'ancien abattoir, des camions viennent chaque nuit déverser leurs chargements de déblais dans l'impunité totale. L'endroit, déjà accidenté après les multiples glissements de terrain, est devenu une décharge sauvage improvisée à quelques encablures du centre-ville. Ces pratiques qui échappent toujours aux contrôles des services de la police de l'urbanisme et de la protection de l'environnement deviennent aussi courantes sur le chemin de wilaya n°175 juste avant d'arriver à Chaâba El Kahla sur la route menant vers El Khroub. Même constat aussi sur la RN5 juste après le carré des martyrs et la forêt Hadj Baba dans un périmètre où il est interdit de décharger tous genres de déchets. En l'absence du moindre moyen de dissuasion, c'est toute la ville qui renvoie son image sale et moche à ses visiteurs pendant qu'elle s'évertue à reconquérir son titre de capitale de l'Est.