Les projets de développement ou d'utilité publique compromis, faute d'assiettes foncières adéquates, se comptent en dizaines dans la wilaya de Tizi Ouzou. Des projets d'écoles, de structures sanitaires, de logements sociaux ou des tronçons routiers ont dû être annulés, que ce soit dans les communes rurales ou dans des centres urbains, parce que, simplement, il n'y a pas de terrains pour les localiser. Les élus locaux ont toujours mis en avant le problème du foncier pour justifier le sous-développement généré par l'absence de structures publiques dans leurs communes respectives. « Les terrains communaux ou domaniaux sont inexistants, quant aux privés, nous ne pouvons pas les exproprier faute de moyens financiers conséquents pour les indemniser », cette réponse revient souvent dans les propos des P/APC. Mais il demeure toutefois énigmatique que les autorités locales n'éprouvent aucune peine à dégager des assiettes foncières conséquentes lorsqu'il s'agit de construire une mosquée. Actuellement, pas moins de 150 mosquées sont en projet à Tizi Ouzou, entre construction et restauration, au moment où la wilaya en compte déjà plus de 750 (le plus grand nombre à l'échelle nationale), a-t-on appris à la direction des affaires religieuses et des biens waqfs. La ville de Tizi Ouzou, à elle seule, verra bientôt le lancement des travaux de réalisation de quatre nouvelles mosquées dans les sites suivants : boulevard Krim Belkacem, lotissement Bekkar, l'ex-marché de gros et la quatrième près de l'hôtel Amraoua. Ces réalisations sont localisées sur des terrains domaniaux. Cela n'a pas manqué de susciter nombre de questions chez plusieurs observateurs qui rappellent que le maire de Tizi Ouzou a déclaré, il y a quelques mois, qu' « un nouveau CEM a été programmé à la nouvelle ville (du coté du boulevard Krim Belkacem plus exactement) mais l'APC n'a pas réussi à dégager un terrain pour sa réalisation ! » Ces incohérences n'épargnent pas, non plus, les zones rurales où les citoyens, qui refusent souvent d'être expropriés pour des projets d'utilité publique, malgré des indemnisations conséquentes, ne se font pas prier pour faire don de leurs parcelles lorsque le village décide de se doter d'une mosquée.