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Le général Belhadid demande à pouvoir se soigner
Il prend l'opinion publique à témoin
Publié dans El Watan le 15 - 08 - 2016

Plus d'un mois après sa mise en liberté provisoire, le général à la retraite Hocine Benhadid s'est montré aussi engagé qu'avant son incarcération. Lors d'une rencontre avec des journalistes, il est revenu sur les circonstances de sa libération et espère que dès septembre prochain, son dossier sera clos par un procès ou une annulation de l'action civile, afin qu'il puisse aller se faire soigner à l'étranger.
Très vif, assez bien renseigné sur la situation politique et, surtout, très soucieux du devenir du pays, le général à la retraite Hocine Benhadid s'est montré tenace et attaché à ses convictions. Lors d'une rencontre, chez lui, avec quelques journalistes de la presse nationale, il s'est montré très prolixe, obligeant tantôt son avocat, Bachir Mechri, tantôt son épouse à le corriger pour ne pas dire le rappeler à l'ordre.
Il faut dire que les 286 jours qu'il a passés en prison l'ont rendu de fer. Il veut à tout prix expliquer à «l'opinion publique» les circonstances de sa mise en liberté qui, ne cesse-t-il de répéter, «n'a à aucun moment été marchandée».
Il commence par revenir sur la déclaration faite à la chaîne Al Magharibiya, mais Me Mechri le stoppe net : «Laissons les détails de l'affaire de côté étant donné que le dossier est toujours pendant.» Benhadid se ressaisit. Il a du mal à entendre. Son audition a beaucoup baissé durant son incarcération. «Je sais que le jour même de ma mise en liberté, à 10h, Me Mechri est venu me dire que la 8e demande de mise en liberté avait été refusée.
Deux heures plus tard, on me dit de préparer mes affaires. Je pensais que j'allais être transféré à la prison militaire de Blida. Des rumeurs sur ce transfert avaient circulé la veille.
De plus, mon état de santé s'est détérioré. J'ai perdu totalement la voix. Je devais entamer la première des 37 séances de radiothérapie à l'hôpital Mustapha. Mon médecin a demandé, dans un rapport détaillé sur mon état de santé, mon hospitalisation sur place, à partir du 11 juillet. Malheureusement, cette demande a essuyé un refus. Ma mise en liberté, le 11 juillet, a été une surprise pour moi.
Durant les 11 mois d'incarcération, le juge d'instruction ne m'a vu qu'une seule fois. J'étais comme oublié dans l'infirmerie, avec des lampes et une télévision allumées 24 heures sur 24. Je recevais un seul journal, El Watan, sauf les éditions qui évoquaient mon cas. Mais, comme ils ne savent pas tout lire, ils ont omis de censurer les éditions qui ont évoqué la conférence de presse d'Ahmed Ouyahia, où il a parlé de mon cas (…).
Je souffrais de douleurs affreuses et le seul remède qu'ils me donnaient consistait en des injections de Paracétamol. J'ai fini par ne plus accepter ce traitement et encore moins la nourriture. Je me gavais de biscuits que j'achetais sur place», dit-il d'une voix éteinte, en marquant de temps à autre une pause pour respirer. Le général Benhadid tente de donner des explications à cette décision : «Peut-être qu'elle a été la conséquence de la campagne médiatique que cette affaire a suscitée.»
La libération du général et la mission du CICR
Et de rappeler un événement : «En fait, il y a eu la visite à la prison d'El Harrach d'une mission du CICR. Le premier jour, l'un des représentants m'a juste demandé mon nom. Il est revenu le deuxième jour pour me poser une série de questions sur mon état de santé. Le lendemain, j'ai été libéré. Est-ce qu'il y a un lien entre les deux ? C'est possible…»
Me Mechri n'est pas de cet avis. «Je pense que la requête au chef d'état-major de l'Anp et vice-ministre de la Défense et du ministre de la Justice a eu un écho favorable. Ils savaient que l'état de santé de Benhadid était grave. L'un ou l'autre a dû prendre la décision qu'il faut pour éviter toute complication dont les conséquences auraient été très graves», affirme Me Mechri. Benhadid ne semble pas convaincu. Il l'exprime d'un hochement de tête.
Mais cette liberté reste très limitée et l'affaire est toujours pendante. C'est carrément l'épée de Damoclès qui est au-dessus de sa tête. «Je ne pense pas qu'il puisse y avoir un procès et le dossier restera pendant aussi longtemps qu'ils le voudront. Le code de procédure pénale ne prévoit aucun délai», souligne Me Mechri. Là aussi, Benhadid n'est pas d'accord. «A mon avis, il n'aura pas lieu cette année. Peut-être qu'il faudra attendre 2017», précise le général à la retraite.
Ce qui le gêne, ce n'est pas le fait qu'il n'y ait pas de procès ou que son affaire soit éternellement pendante. «Je fais l'objet d'une interdiction de sortie du territoire national et je dois signer une fois par mois chez le juge.
Ce que je ne comprends pas, c'est cette filature dont je fais l'objet depuis ma sortie de prison et cette surveillance jour et nuit de ma maison. Ma voiture et celles de mes enfants sont tout le temps suivies, même quand je vais à l'hôpital Aïn Naâdja. Je ne connais pas les personnes qui en sont responsables et je ne comprends pas pourquoi cette filature», dénonce Benhadid, avant que Me Mechri ne l'interrompt : «Ils ne te suivent pas. Ils sont là pour ta protection. Ils ont peur qu'il t'arrive quelque chose de pas bien.»
Des propos qui font éclater de rire le général à la retraite. Il reprend son air sérieux et s'adresse d'une voix très basse aux journalistes : «Je dois subir une opération chirurgicale après mes 37 séances de radiothérapie. Elle doit être faite à l'étranger. Comme je n'ai jamais eu droit à une prise en charge, c'est l'occasion d'introduire la demande. Il faut que cette affaire soit traitée de manière définitive. Ou ils programment mon procès, ou ils annulent l'action civile. Je ne peux rester dans cette situation éternellement.»
«Mes déclarations ont heurté les locataires d'El Mouradia et des Tagarins»
Mme Benhadid fait des signes de la tête à Me Mechri, qui prend la parole : «Nous lançons un appel aux autorités judiciaires. Nous souhaitons que cette affaire soit close d'ici fin septembre, afin que Benhadid puisse aller se faire soigner à l'étranger.» Benhadid ne semble pas d'accord : «Je dirais plutôt que nous voulons que cette affaire soit close !»
Il revient sur sa mise en liberté provisoire : «Si je ne me suis pas exprimé après ma sortie de prison, ce n'est pas parce que j'ai peur. Je voulais m'occuper de ma santé qui était très affectée. J'ai dit des choses sur une chaîne de télévision et un site électronique,qui ont dû faire peur. J'ai parlé de la réunion de 1991 et je pense qu'ils avaient peur des détails que j'aurais pu révéler.»
Des propos qui font réagir aussi bien Mme Benhadid que Me Mechri. Ce dernier riposte : «Je dirais que les propos de Benhadid ont heurté les sensibilités des uns et des autres. Pas plus.» Mais qui sont «les uns et les autres» ? La réponse est vite donnée par Benhadid : «Les locataires du palais d'El Mouradia et des Tagarins.» Me Mechri revient à la charge. «Evitons les détails. Restons dans la forme», dit-il à son mandant.
Benhadid s'entête à citer les mêmes structures et Me Mechri se dit sceptique. «Notre objectif est de faire en sorte que cette affaire soit définitivement close par la loi. Benhadid est entré en prison en violation de la loi et il en est sorti de manière surprenante. Il faudrait que les parties qui en sont responsables continuent dans la même voie pour en finir avec cette affaire», déclare l'avocat.
Le général reprend la parole : «Ce qui est important pour moi, c'est que l'opinion publique soit convaincue que Benhadid n'a pas marchandé sa libération et qu'il est toujours aussi convaincu de ce qu'il a dit et qui lui a valu la prison. Il continuera à exprimer ses avis quel qu'en soit le prix. C'est une question de temps.
Le plus urgent, pour l'instant, est de m'occuper de ma santé, qui s'est sérieusement détériorée en prison.» Une déclaration qui met Mme Benhadid dans tous ses états. Mais Me Mechri est là pour recentrer le débat : «Nous voulons que Benhadid puisse être libre de ses mouvements pour aller se faire soigner à l'étranger dès le mois de septembre prochain.»


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