L'usine Alzinc risque de ne plus redémarrer. En effet, il semble bien que les essais de redémarrage se sont tous soldés par des échecs. Après presque une année d'arrêt, à cause, a-t-on appris de source proche de l'entreprise, de l'indisponibilité de la matière première, l'usine effectue des essais de redémarrage…et cela, hélas, sans se soucier des nuisances occasionnées aux citoyens et, encore moins, des atteintes à l'environnement. Cette entreprise qui connaît depuis un bon bout de temps une situation financière critique, certains ont même annoncé sa faillite, a bénéficié récemment d'une importante aide financière de l'Etat pour l'acquisition de la matière première et sa mise en exploitation, nous a confié notre source. L'entreprise a alors entamé plusieurs tentatives de redémarrage : une succession d'essais pour relancer la production, mais qui se sont soldés par des échecs. «Les multiples essais de redémarrage pour la mise en exploitation de l'usine n'ont pas dépassé la première étape du processus, qui consiste à transformer la matière première en oxyde et la fabrication de l'acide sulfurique», affirme notre source. Et de souligner : «Le processus de fabrication des lingots de zinc et alliage passe par plusieurs phases, à savoir la lixiviation, la purification électrolyse et la refonte.» Compte tenu de ces insuccès répétitifs, notre source, connaissant le fond du problème, doute fortement que l'usine puisse redémarrer un jour. Elle considère que cette éventualité est fort peu probable en l'absence d'une stratégie managériale qui consiste en le maintien de l'outil de production en état de fabrication. Nos interlocuteurs déplorent notamment l'état de vétusté des installations et le manque d'expérience et de maîtrise des ouvriers actuellement sur le site. A en croire nos interlocuteurs, l'aide financière de l'Etat, qui se chiffre en millions de dinars, n'a servi en fait qu'à polluer, un peu plus, l'atmosphère et à nuire à la santé des citoyens. Pour rappel, cette entreprise a bénéficié, dans le cadre du programme de restructuration et de mise à niveau des entreprises, d'un financement de l'Etat de 23 millions d'euros. Cet appui financier devait servir, selon les responsables de cette entreprise de l'époque, à la réhabilitation des ateliers lixiviation et purification. La mise à niveau de ces deux ateliers s'imposait comme une priorité dans la mesure où elle visait surtout à accroître le taux d'extraction du zinc à 95% et, par ricochet, l'augmentation de la production qui passera de 36 000 tonnes/an à 42 000 tonnes. Elle a également pour objectif de réduire les émanations de gaz toxiques conformément aux normes nationales. Ce plan de développement, rapporte notre source, qui devait permettre à l'entreprise de rentrer en production fin 2015, connaît un retard considérable. Ce qui se répercute négativement sur les objectifs assignés au projet : augmentation de la production, amélioration du taux d'extraction de zinc, diminution de la consommation d'énergie, amélioration de la consommation en poudre du zinc. Notre source signale qu'un autre problème, et pas des moindres, expose l'usine à la fermeture définitive : il s'agit de la gestion des résidus solides issus de la lixiviation, qui demeure toujours un problème insoluble. La décharge normalisée ne pourra plus recevoir les tonnes de déchets générés par l'usine. Elle est saturée. D'ailleurs, la décharge en question ne répond plus aux normes environnementales et sécuritaires. Cette gigantesque excavation a débordé et les tuyaux témoins qui permettent de détecter les fuites ne sont plus visibles.