Les parlementaires des deux Chambres (APN et Sénat) reprendront aujourd'hui — en même temps que les huit millions d'élèves qui rejoindront les bancs de l'école — leurs activités politiques. Hasard du calendrier ou calcul politique ? Les deux Chambres du Parlement vont reprendre du service aujourd'hui ; le même jour que celui de la rentrée scolaire, ce qui signifie une rentrée sociale dans son ensemble. Les communiqués des deux Chambres parlementaires ne mentionnent rien d'autre qu'une cérémonie de reprise de sessions qui, à l'évidence, ne seront pas différentes des autres. Sur le plan protocolaire, l'ouverture des deux sessions sera marquée par des discours des deux responsables du Sénat et de l'Assemblée populaire nationale (APN). Des discours qui ne sortiront pas de l'ordinaire. Il s'agira de la situation «difficile» dans laquelle se trouve le pays après les chutes des prix du pétrole. Ould Khelifa et Abdelkader Bensalah vont également nous apprendre que l'entourage géographique du pays nous incite à plus de vigilance et que le pays a «des ennemis» partout. Les deux hommes vont également charger l'opposition et inviteront tout le monde à se mettre en ordre de bataille derrière le président de la République. Mais les discours passés, la réalité reprendra ses droits. Le président de l'APN, Mohamed Larbi Ould Khelifa, sera notamment attendu. Il s'agit en fait de la dernière session de la Chambre basse du Parlement avant les élections législatives de mai 2017. Une donne qui ternira davantage l'image d'une assemblée qui, en plus de 4 ans d'existence, n'a jamais légiféré en dehors des propositions du gouvernement. Aucune proposition émanant de l'opposition n'a été examinée et encore moins acceptée. Et cela ne risque pas de changer de sitôt. Durant les mois qui restent, l'APN se contentera, certainement, d'examiner les lois que présentera le gouvernement. La plus importante sera sans nul doute la loi de finances 2017. Les débats autour du texte risqueront d'être animés, puisque la loi de finances va consacrer la politique d'austérité que le gouvernement a commencé à appliquer dès cette année. Les premières indications parues dans la presse convergent vers la hausse de certaines taxes et l'augmentation des prix de beaucoup de produits, notamment les cigarettes. Cette session servira de tribune à des parlementaires, de l'opposition comme du pouvoir, afin de prendre option pour les élections législatives prochaines. Ainsi, des questions orales qui seront adressées aux membres du gouvernement vont devenir plus nombreuses. Une pratique qui sera favorisée par les nouvelles dispositions contenues dans l'actuelle Constitution concernant notamment la réduction des délais de réponses des ministres. Pour le Conseil de la nation, les séances ressembleront à celles qui les ont précédées. Il va entériner toutes les lois qui lui seront soumises. A la seule différence que les deux tiers de cette Chambre resteront en place au-delà des élections législatives et locales de l'an prochain. Pour «meubler» leur programme, les deux Chambres organiseront de temps à autres des journées d'étude ou de débat. Une manière de rappeler leur existence et de «tuer le temps».