Il y a un déficit en enseignants ainsi qu'en personnel dans les cantines scolaires. La situation de manque de personnel qui caractérise de nombreux établissements scolaires dans la daïra de Bouzeguène, à une soixantaine de kilomètres à l'est de Tizi Ouzou, inquiète les parents d'élèves, qui s'interrogent sur l'avenir de leur progéniture. Des postes vacants attendent d'être pourvus en personnel enseignant après le départ à la retraite de nombre d'entre eux ou suite à la cessation de contractuels. En effet, les enseignants admis au dernier concours de recrutement des enseignants ne rejoignent souvent pas les postes qui leur ont été affectés. Sachant que le personnel admis n'est pas sélectionné sur la base des besoins de chaque région, les affectations selon la matière d'enseignement, sont établies sans tenir compte de cette donne. Cette situation est surtout accentuée par le fait que ce personnel enseignant, constitué en majorité de femmes, ne rejoint pas le poste d'affectation en raison du problème d'hébergement. Outre le manque d'enseignants, on a appris également que de nombreux établissements souffrent de l'insuffisance de personnel administratif, de direction, de surveillance, d'entretien et pour le fonctionnement des cantines, à travers tous les cycles de l'enseignement, primaire, moyen et secondaire. A l'instar de l'année dernière, de nombreux établissements sont gérés par des directeurs ou proviseurs dits «faisant fonction» choisis parmi le personnel ancien ou affectés d'un autre établissement. La formation de personnel administratif est le «parent pauvre» du système éducatif. Outre le personnel de direction, celui de la surveillance reste problématique. Le manque de surveillants généraux et d'adjoints de l'éducation a été depuis longtemps soulevé en raison de difficultés enregistrées dans la maîtrise des élèves. Ce personnel est désigné selon le nombre d'élèves, or, actuellement, les nominations ne tiennent plus compte de cette situation. Livrés à eux-mêmes, les élèves s'adonnent à tous les dépassements que l'on connaît. La crise du manque de personnel dans l'éducation affecte aussi celui des agents de service dans les cantines. Dans les écoles primaires, des situations inhabituelles commencent à se généraliser. A défaut d'agents de service, ce sont des enseignantes qui servent à manger et parfois même c'est le cuisinier, lui-même, qui exerce une double fonction, cuisiner et servir. L'affectation du personnel de service, entretien et de cuisine est du ressort des APC. Or, il semblerait qu'une note du ministère de l'Intérieur ait été adressée aux administrations pour ne pas renouveler les contrats des agents recrutés dans le cadre du dispositif DAIS (activité d'insertion sociale) rémunérés à 5000 DA par mois. Ce qui va accentuer très fortement les problèmes dans de nombreux services administratifs. A défaut de personnels formés, le secteur stratégique de l'éducation fonctionne avec du colmatage de brèches. Ce sont les couches les plus défavorisées qui vont encore supporter des charges pour lesquelles elles ne sont pas préparées.