Le ministère de l'Agriculture a ouvert une enquête, en collaboration avec la Gendarmerie nationale, pour déterminer la cause de cette putréfaction. Des dizaines, voire des centaines de citoyens se sont rués au lendemain de l'Aïd El Adha, vers des services vétérinaires des abattoirs pour se plaindre de la qualité de la viande du mouton qu'ils ont sacrifié. Des familles ont été désagréablement surprises en découvrant la viande de leur ovin virer vers le verdâtre et dégageait une très mauvaise odeur. C'est un phénomène que ne dément pas le ministère de l'Agriculture — lequel a eu vent de plusieurs cas, signalés notamment auprès de ses directions de wilaya — qui a ouvert une enquête pour connaître la cause de la putréfaction de la viande des moutons sacrifiés pendant l'Aïd. «C'est vrai qu'à partir du troisième jour de l'Aïd, des citoyens se sont plaints que leur viande se putréfiait et virait vers le verdâtre», nous a confié hier le directeur du service vétérinaire du ministère de l'Agriculture, Karim Boughalem. Ce qui a emmené ce département à ouvrir une enquête pour déterminer l'élément en cause de cette putréfaction. Pour ce faire, le ministère a transmis «un questionnaire» à toutes ses inspections vétérinaires de wilaya pour connaître leurs positions. «Il s'avère que plusieurs wilayas n'ont pas été touchées : El Bayadh, Djelfa, Tébessa et Jijel, qui sont pourtant à vocation d'élevage», souligne le même responsable. Ainsi, si l'origine de ce phénomène qui se produit sur la viande de certains moutons de l'Aïd n'a pas encore été cernée – l'enquête suit toujours son cours – le ministère de l'Agriculture écarte déjà la maladie animal. Et pour confirmer que les moutons n'étaient atteints d'aucune maladie, le premier responsable rappelle que «plus de 2000 vétérinaires mobilisés le jour de l'Aïd pour contrôler les opérations d'abattage (contrôle des animaux, des carcasses et des abats) n'ont rien trouvé de suspect». Ainsi, pour le département de l'Agriculture, ce phénomène n'est circonscrit que sur une région. Karim Boughalem cite «les wilayas d'Alger, Boumerdès, Blida où des citoyens se sont plaints de viande putréfiée». Et pour ces cas, tout en rassurant les populations, le ministère de l'Agriculture et de la Pêche n'écarte aucune piste quant à l'origine de la putréfaction de la viande. «Je n'écarte aucune piste à ce stade, même si les conditions d'hygiène dans lesquelles ont été égorgés les moutons peuvent accentuer le pourrissement de la viande», a-t-il lâché. Le même responsable rappelle le climat qui a prévalu le jour de l'Aïd où il y a eu, selon lui, «un climat chaud, humide et de mauvaises conditions d'hygiène ont contribué ou aidé à la putréfaction de la viande». En attendant les résultats de l'enquête, M. Boughalem cite un autre élément qui pourrait être le plus plausible. A ce propos, beaucoup de voix se sont élevées ces derniers jours pour dénoncer les pratiques frauduleuses de certains maquignons qui n'hésitent pas à utiliser toutes sortes de subterfuges pour faire gagner du poids aux moutons. Il en est ainsi de l'utilisation de produits chimiques pour engraisser les moutons à l'approche de l'Aïd. «Pour cela, nous collaborons avec la Gendarmerie nationale et la police scientifique à l'effet de rechercher les produits utilisés, notamment les hormones, les corticoïdes ou les résidus médicamenteux», souligne le même responsable. Le ministère attend les résultats des analyses des laboratoires de la Gendarmerie nationale qui seront publiés sous peu.