Le ministère palestinien des Affaires étrangères a demandé aux organismes internationaux et à l'ensemble de la communauté internationale d'élever la voix et de mettre un terme à leur silence face à l'escalade et à l'arrogance israéliennes contre les citoyens palestiniens désarmés. El Khalil, au sud de la Cisjordanie occupée, fief des colons israéliens les plus extrémistes, est la ville palestinienne où sont tombés le plus grand nombre de jeunes Palestiniens, victimes des balles assassines de soldats de l'occupation israélienne. Hier, un jeune Palestinien, Aïssa Taraira, âgé de 16 ans, a été assassiné à bout portant, au niveau d'un poste militaire israélien implanté près de l'entrée de la localité de Beni Naim, à l'est de la ville d'El Khalil. L'armée israélienne a prétendu que le jeune garçon avait tenté d'attaquer les soldats au couteau. Cette version a été remise en cause par des témoins oculaires, qui affirment qu'il ne faisait que passer et qu'il n'avait rien tenté. Lundi en milieu de journée, un jeune citoyen est mort et un autre a été gravement blessé près de la mosquée d'El Khalil, au centre-ville, par des tirs de soldats israéliens. C'est le quatrième assassinat du genre en moins de 72 heures. Deux jeunes, Hatem Echloudi et Mhamad Erajabi, âgés respectivement de 26 et 16 ans ont été exécutés, vendredi et samedi, dans le quartier de Tel Rmeida, au centre d'El Khalil. Un troisième Palestinien, Feras El Khdour, a été assassiné de sang-froid vendredi près de la colonie israélienne Kiriat Arbaa, une localité située non loin d'El Khalil. L'intention de provoquer la mort s'explique par l'interdiction par les soldats auteurs des meurtres aux équipes médicales du Croissant-Rouge palestinien de fournir des soins aux blessés. Ils laissent les victimes à terre, gisant dans leur sang. Cela dure parfois des heures. Après s'être assurés de leur mort, ils les mettent dans des sacs en plastique noir et les emmènent vers des lieux inconnus. Au total, 7 Palestiniens âgés de 16 à 28 ans et un touriste jordanien ont été exécutés depuis vendredi. Le prétexte utilisé lundi, comme dans tous les cas précédents, pour justifier ces crimes est soit une attaque à l'arme blanche ou à la voiture bélier (une voiture lancée contre des soldats ou des colons israéliens pour les écraser). Pour l'armée de l'occupation israélienne, les soldats ne font que se défendre contre des attaques menées par des «terroristes» palestiniens. Pourtant, combien de scènes de soldats jetant un couteau près du cadavre d'un jeune homme et même d'une jeune femme exécutés de façon arbitraire ont été filmées par des citoyens palestiniens et partagées sur les réseaux sociaux. Cynisme et faux prétextes En plus de la mort de ces sept jeunes Palestiniens, un touriste jordanien, Saïd Al Aamrou, a été assassiné à l'entrée de la vieille ville à El Qods. L'armée a prétendu qu'il avait été tué après avoir attaqué au couteau une soldate israélienne. Version infirmée par une avocate palestinienne, témoin oculaire dans ce tragique événement : «Il a été tué par une soldate israélienne d'origine éthiopienne qui lui avait demandé, en hébreu, d'ouvrir son sac. Ce qu'il n'a pas compris. La soldate l'a alors abattu de plusieurs balles à bout portant, ne lui laissant aucune chance de survie», a dit cette avocate à la famille du Jordanien. La Jordanie a condamné ce que son ministère des Affaires étrangères a qualifié «d'acte barbare» et a précisé que la victime faisait partie d'un groupe de touristes dont le but était de visiter la ville sainte d'El Qods et de prier dans la mosquée Al Aqsa. Le président palestinien Mahmoud Abbas, tout en confirmant que certains des jeunes Palestiniens tués par l'armée d'occupation israélienne ont tenté des attaques à l'arme blanche, a néanmoins souligné que ceux-ci ont été poussés par le désespoir et que ce sont des actes isolés qui n'ont été commandités par personne. Pour les observateurs et les défenseurs des droits de l'homme, les soldats d'occupation israéliens pouvaient dans la plupart des cas neutraliser les jeunes Palestiniens sans avoir à les tuer. De nouvelles mesures oppressives Le ministère palestinien des Affaires étrangères a dit, dans un communiqué rendu public lundi, que le gouvernement israélien a accentué les mesures oppressives contre les citoyens palestiniens désarmés. Le Premier ministre juif, Benyamin Netanyahu, a annoncé une série de mesures punitives en Cisjordanie occupée, particulièrement dans les gouvernorats d'El Qods et d'El Khalil, parmi lesquelles une fortification des barrages militaires autour de la ville d'El Qods occupée et sa vieille ville. Il y a lieu de citer aussi l'intensification des opérations de fermeture des entrées des localités et villes palestiniennes par de grands blocs de ciment, en plus de l'augmentation du nombre de soldats d'occupation israéliens opérant dans les Territoires palestiniens occupés et la poursuite des activistes palestiniens sous le prétexte de la cessation de l'incitation palestinienne à la violence. Le ministère palestinien des Affaires étrangères a dénoncé ces mesures répressives continues de l'occupation israélienne, considérant l'annonce par Netanyahu de ces mesures racistes comme une manière d'ajouter de l'huile sur le feu et représentant une large opération d'incitation contre les Palestiniens : «Ces mesures répressives destinées à pousser le peuple palestinien à lever le drapeau blanc et à accepter des solutions partielles et racistes échoueront comme toutes les précédentes.» Il a demandé aux organismes internationaux et à la communauté internationale d'élever la voix et de mettre un terme à leur silence face à l'escalade et à l'arrogance israéliennes contre les citoyens palestiniens désarmés et de punir Israël pour ses mesures oppressives et ses crimes quotidiens. Le ministre palestinien les a également appelés à bouger rapidement pour sauver ce qui reste des occasions de paix, sur la base qu'une solution politique, ce qui est le choix le plus réaliste pour résoudre ce conflit.