Selon les statistiques des services de sécurité, la commune chef-lieu de wilaya se classe en tête du palmarès des vols, des agressions, du banditisme et de la délinquance. Le taux des délits et crimes y est de loin supérieur à celui des autres villes du pays. Ainsi, l'année 2006 a démenti le cliché largement offert à lire de la douceur de vivre qui prévaut dans la capitale de l'Edough. En 2006, il a été enregistré deux fois plus de crimes et de délits que les précédentes années. Coups et blessures volontaires, vols divers, trafic de drogue, atteinte aux mœurs, assassinats, insultes et menaces, ports d'armes prohibés sont les faits relevés en nombre depuis le début de cette année. Ces faits ont fait la une de la presse locale ces dernières semaines. Ils en disent plus long que les froides statistiques des services en question. Annaba, capitale de la culture et de la fête, est devenue la capitale de la délinquance. De juillet à septembre 2006, à lui seul, le groupement de gendarmerie de Annaba a enregistré 152 agressions, 73 atteintes aux biens, 12 affaires de drogue dont une portant sur plus d'un kilogramme de cocaïne, 16 infractions aux mœurs et 7 autres à l'ordre public. Il est utile de préciser que dans ces statistiques et celles de la sûreté urbaine qu'on veut bien rendre publiques, les grosses affaires impliquant des pontes dans des crimes économiques et des assassinats ne sont pas incluses. A Annaba, chaque jour apporte son contingent de faits divers. Certes, l'on n'est pas encore arrivé au braquage des banques et aux attaques à mains armées. Mais, Il y a ces 150 véhicules de luxe et de récentes mises en circulation dont les propriétaires ont été dépossédés devant leur garage, leur résidence ou en plein centre- ville. Couteaux sous la gorge ou pointés sur le ventre ou les deux hanches, les conducteurs sont sommés de descendre, de remettre les clés et les papiers de leur véhicule et de ne pas crier, sous peine d'être égorgés. C'est ce qui est arrivé à cheikh Rabah. Il s'est retrouvé les mains et les bras tailladés du côté de la cité Plaine-Ouest. Ces vols de voitures complètent les cambriolages, les vols et les agressions. C'est là où l'on s'interroge sur la mission des comités de quartier et sur la passivité à la limite de la lâcheté des citoyens. « Nous étions deux à assister à une agression à l'arme blanche d'un citoyen commis par deux délinquants. Deux délinquants ont agressé sous nos yeux un citoyen. Ils lui ont enlevé son portable et l'ont dépouillé de son argent. Nous n'avons rien pu faire. » Cette déclaration de deux témoins oculaires est à la mode tout autant que le principe de « Akhti rassi ou audrob ».