A la veille de la réunion informelle de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), prévue à Alger, les tractations continuent entre les membres de l'Organisation afin de rapprocher les points de vue sur la nécessité de geler le plafond de production de l'Opep, voire d'arriver à réduire le seuil de production actuel. Cependant, les efforts déployés, notamment par l'Algérie, ne permettent pas de dessiner les contours d'un accord en bonne et due forme à Alger pour stabiliser les prix du pétrole. Tout porte à croire, donc, que la décision consensuelle attendue sera reportée au mois de novembre prochain, à Vienne, sauf retournement de situation lors des dernières négociations en cours à Alger. La déclaration faite hier par le ministre iranien du Pétrole, en marge du 15e Forum international de l'énergie (IEF15), a en effet jeté le doute sur les dispositions de l'Iran à aller, dans l'immédiat, dans le sens d'un gel de sa production. Bijan Namdar Zanganeh a réaffirmé, hier, que son pays prévoyait d'augmenter sa production de 3,6 millions de barils par jour actuellement à 4 millions de barils/jour «à court terme» et de revenir ainsi à son plafond de production d'avant les sanctions occidentales. Par ailleurs, aussi bien l'Iran que l'Arabie Saoudite, l'Irak et le Koweït ont affirmé hier, par la voix de leurs ministres respectifs présents à Alger, que la réunion abritée par le Centre international de conférences (CIC) est «une consultation» en vue d'un possible accord lors de la réunion ordinaire de l'Opep, en novembre prochain. L'Algérie continue, en attendant, de tenter d'arracher un consensus en jouant un rôle d'intermédiaire et de «facilitateur», comme l'a récemment déclaré le ministre de l'Energie, Noureddine Boutarfa, en vue de rapprocher notamment les points de vue iranien et saoudien. Hier, le ministre saoudien de l'Energie, Khalid Al Faleh, a souligné, dans ses déclarations à la presse, en marge de l'IEF15, que son pays «écoutera tous les points de vue» et se ralliera «à la position qui agréera tous les producteurs» lors de la réunion informelle des membres de l'Opep. Le ministre russe de l'Energie, Alexander Novak, ne s'est pas avancé sur un éventuel consensus pour «le gel» de la production. Il a cependant souligné que son pays participait à des discussions avec les autres pays producteurs pour tenter de stabiliser le marché, précisant qu'aucun calendrier n'a encore été retenu. Commentant par ailleurs l'évolution du marché pétrolier, le ministre saoudien du Pétrole s'est montré optimiste quant à «un prochain rééquilibrage du marché» qui évolue, selon lui, dans la bonne direction, quoique «plus lentement que prévu» par son pays.