Pour sa rentrée artistique si attendue, la galerie Kef Noun de Constantine a su donner le ton pour cette nouvelle année. En effet, avec l'exposition «Du peuple au peuple», les adeptes de la galerie et même les curieux n'ont pas été déçus, bien au contraire. Comme d'habitude, tout le monde était ponctuel, les artistes aussi. Pour cette exposition, deux artistes originaires de Biskra se partagent l'espace artistique. Mido Dambri, le photographe discret avec un sens d'observation fin, expose une série de photos en noir et blanc, relatant un quotidien «mécanique» de l'Algérien moyen, enrobé de beauté simple. En effet, chaque cliché nous permet de voyager loin, tout en nous procurant l'émotion du moment. L'ambiance d'un café populaire, la vue d'une baie ou tout simplement l'éclat d'une rue habillée par les passants. Le jeune photographe n'a pas manqué de nous faire découvrir la beauté des scènes de la vie, auxquelles nous ne faisons pas forcément attention pour différentes raisons. «C'est le vécu de tous les jours que je veux faire sortir via cette série de photographies, afin que chacun de nous réalise ce qui se passe autour de lui, le tout avec une touche artistique», nous confia-t-il. Quant au second artiste, il s'agit de Rafik Nahoui, un plasticien qui expose une collection de créations où l'usage de la technique de collage était la ligne directive. En effet, Rafik a su utiliser des objets secondaires pour traiter des grandes questions afin de trouver ce qui est unique et spécial pour exprimer sa vision de la condition humaine. L'identité fait aussi partie des grands thèmes que l'artiste tente d'illustrer via cette collection à côté de la femme moderne dans notre société actuelle, qui reste encore victime de préjugés et même, dans certains cas, de faits pervers. Des créations inspirées par des emblèmes de révolution et de combats mondiaux pour le respect des droits élémentaires de l'homme. Une collection inspirée de la souffrance des peuples du monde et le destin peu glorieux qui attend notre existence, surtout en sondant tout ce qui se passe actuellement dans la planète. Les deux artistes qualifient leur exposition comme un périple qui mène partout et nulle part. Entre la distinction et le destin collectif qui conjuguent la condition humaine. Une exposition subtile qui met en exergue la vie dans tous ses états à travers l'Algérie et le monde. L'exposition abritée par la galerie située à la cité El Yassamine de Sidi Mabrouk durera jusqu'au 15 du mois en cours. Pour le vernissage qui a eu lieu samedi dernier, une performance poétique était également de partie. Mossab Takieddine Benammar et Lamine Hadjadj ont su capter l'attention du public en lui proposant de beaux vers, profonds et mélancoliques dans un arabe aussi féerique que le moment partagé.