Les sanctions en vigueur contre ces hommes, initiées en avril 2016, courent maintenant jusqu'en avril 2017. L'Union européenne (UE) a décidé cette semaine de prolonger de six mois les mesures restrictives visant trois responsables libyens. La décision est, selon l'UE, motivée par la gravité de la situation dans le pays. Les personnalités visées par ces sanctions sont Aguila Saleh, président du Parlement basé à Tobrouk opposé au gouvernement d'union nationale installé à Tripoli et reconnu par la communauté internationale, Khalifa Al Ghweil, ancien Premier ministre du gouvernement de Tripoli, et Nuri Abu Sahmein, dernier président du Congrès général national (CGN). Les sanctions en vigueur contre ces hommes, initiées en avril 2016, courent maintenant jusqu'en avril 2017. Les sanctions, en vigueur depuis le 1er avril, consistent en une interdiction de voyager dans l'Union européenne et un gel de leurs avoirs éventuels dans l'UE. Ces personnes sont accusées «de faire obstacle à la mise en application de l'accord politique libyen du 17 décembre 2015 ainsi qu'à la formation d'un gouvernement d'union nationale». Le refus de la Chambre des représentants de reconnaître l'équipe de Fayez El Sarraj rend difficile un retour de la Libye à la stabilité. Infiltré par Daech, le pays est déchiré par les violences et les luttes tribales depuis le renversement de Mouammar El Gueddafi en 2011. Eu égard à la situation, le Conseil de l'Union européenne s'est d'ailleurs dit «préoccupé par la situation en Libye». Mardi, Martin Kobler, l'émissaire de l'ONU dans le pays, a lui aussi mis en garde contre «une impasse politique» et des «développements militaires dangereux». L'allusion est faite notamment à l'offensive militaire lancée début septembre par le maréchal Khalifa Haftar pour prendre le contrôle des principaux terminaux situés dans le croissant pétrolier libyen. Khalifa Haftar refuse aussi de reconnaître et de traiter avec le gouvernement de Fayez El Sarraj reconnu pourtant par la communauté internationale. Le gouvernement d'union nationale s'est installé fin mars à Tripoli. Cette attitude rend pour le moment inopérant l'accord de paix signé le 17 décembre dernier par les représentants des Parlements de Tripoli et de Tobrouk et fait prendre le risque à la Libye de replonger dans la guerre civile. Nombreuses dans le cas de la Libye, les ingérences étrangères ont pour effet de compliquer le règlement de la crise. Toujours au titre de l'actualité libyenne, il est à signaler que la diplomate tunisienne Wahida Ayari a été nommée représentante spéciale de la Commission de l'Union africaine (UA) en Libye et présidente du bureau de liaison de l'UA dans ce pays. La présidente de la Commission de l'UA, Nkosazana Dlamini-Zuma, a nommé la diplomate en remplacement de l'expert tunisien en sciences politiques Mondher Rezgui qui occupait ce poste depuis octobre 2011.