Une série de réunions bilatérales entre la Russie et des ministres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) est prévue à Istanbul, en Turquie, en marge du Congrès mondial de l'énergie, qui aura lieu à compter d'aujourd'hui, et ce, jusqu'au 13 octobre. L'annonce a été faite avant-hier par le ministre russe de l'Energie, Alexandre Novak. «Il s'agit là d'un pas supplémentaire important vers la réalisation de notre arrangement (accord d'Alger, ndlr), à savoir la limitation de la production», a souligné le ministre russe à la presse, qui devait aussi rencontrer Mohamed Barkindo, secrétaire général de l'OPEP à Istanbul. «Toutes les questions essentielles seront évoquées durant nos entretiens, notamment les dernières décisions», a précisé Alexandre Novak. Pour sa part, le ministre algérien de l'Energie évoquait, jeudi dernier, une réunion «informelle» entre les membres de l'OPEP et des pays non OPEP. Lors de la rencontre d'Alger tenue en marge du 15e Forum international de l'énergie, les pays de l'Organisation se sont accordés, au terme de plusieurs semaines de tractations et d'une réunion de près de six heures, pour réduire leur production de 700 000 barils par jour, soit à un niveau de 32,5 à 33 millions de barils. Il s'agit de la plus grosse réduction de production depuis celle décidée après la chute des cours durant la crise de 2008. La réunion prévue en marge du Congrès mondial de l'énergie sera probablement l'occasion de discuter de la marche à suivre. Mais, l'OPEP ne déterminera les niveaux de production pour chacun de ses membres qu'à l'occasion de sa prochaine réunion ministérielle, qui aura lieu le 30 novembre à Vienne. Cela dit, le marché, en franche hausse depuis plusieurs séances, restait en revanche empreint de doutes sur la concrétisation de l'accord d'Alger. Des observateurs restaient sceptiques quant aux chances de l'accord de stabiliser le marché dans un contexte d'une offre excédentaire, selon une enquête de Reuters publiée vendredi. Les 32 analystes et économistes interrogés ont ramené leur prévision du cours moyen de baril de brent cette année à 44,74 dollars contre 45,44 dollars anticipés en août, l'abaissant pour le deuxième mois d'affilée après l'avoir relevée lors des cinq précédentes enquêtes. Pour 2017, le brent, qui est à 43,34 dollars le baril en moyenne cette année, est prévu à 57,28 dollars le baril contre 57,90 dollars dans la projection précédente. Selon la même enquête, le cours du baril de WTI texan sera de 43,49 dollars en moyenne cette année et de 55,46 dollars en 2017 contre 41,69 dollars actuellement. «Nous sommes pessimistes quant aux chances d'un accord global lors de la réunion de novembre de l'OPEP car les producteurs ont toujours rechigné à accepter ou à adhérer à des quotas de production individuels», a expliqué Ashley Petersen, analyste de Morgan Stanley, cité par l'agence britannique. D'après un rapport fondé sur les données des armateurs et les informations de sources industrielles, la production de l'OPEP a atteint 33,6 millions bj en septembre contre 33,53 millions le mois précédent. A en croire ces mêmes analystes, un rééquilibrage du marché est peu probable avant la mi-2017 même si la demande mondiale augmente de plus d'un million de barils par jour l'année prochaine. «Nous pensons que les profits d'une hypothèse de gel seront vite oubliés car la production sera gelée à des niveaux élevés, ce qui laissera un excédent d'offre sur le marché et repoussera un peu plus, à la fin 2017, la perspective de rééquilibrer le marché pétrolier», a soutenu, quant à lui, Harry Tchilinguirian de BNP Paribas.