A Bourouba, toutes les cités se trouvant sur le flan de montagne, qui s'élève à partir du chemin de fer, sont délaissées par les autorités locales. Les habitants de ces quartiers populaires déplorent, entre autres, l'absence d'aménagements urbains, de commodités et d'équipements publics devant améliorer leur cadre de vie. En somme, ces quartiers sont des groupements d'habitation difformes et mal agencés, ne répondant de surcroît à aucune norme urbaine. Les lots de maisons sont entrecoupés par des rues étroites qui, à partir du rail, montent toutes et aboutissent à une éminence du nom de Houch Hadda. A l'instar des cités PLM, La Faïence, Diar El Afia, d'Urgence, Dussollier, etc., au cœur de la cité PLM, il n'y a pas de commodités, seuls les cafés grouillent de jeunes désœuvrés. Dans cet amalgame de constructions perchées, aucune structure dédiée au bien-être des habitants n'a été construite. A partir de l'école primaire Ennadjah, le visiteur est surpris par le nombre de rôtissoires installées à même les trottoirs. Ces dernières proposent des brochettes dites «frayeches». Ce sont des morceaux des restes de viande grillés sur de la braise, vendus à des prix défiant toute concurrence. L'engouement pour ce genre de pitance est saisissant, notamment par les plus jeunes. Quant à la provenance de la viande, personne ne s'en soucie. «Les autorités locales ont depuis toujours délaissé notre quartier. Il n' y a pas d'équipements publics, tels qu'un bureau de poste, une annexe pour l'état civil ou encore un centre de santé. Quant aux structures de loisirs éducatifs, elles sont pratiquement inexistantes. A vrai dire, nos jeunes sont livrés à eux-mêmes», confient des habitants du quartier, réunis autour d'une table de billard installée presque sur la chaussée. Hormis les interminables parties de foot qu'ils organisent de temps à autre, les jeunes du quartier PLM n'ont aucun moyen de distraction. Concernant les aménagements urbains, le quartier en est totalement dépourvu. Il n'y a ni jardin public ni aire de jeu. «Seul le revêtement de la chaussée en bitume a été réalisé par les autorités locales. Même l'entretien de ce revêtement laisse à désirer, car la rue principale du quartier est complètement dégradée», assurent des habitants. La précarité et le manque d'équipements publics ne sont pas la caractéristique de la seule cité PLM. La situation de délaissement concerne tous les quartiers qui se trouvent sur le flan de montagne. Les quartiers situés dans cette portion de la commune de Bourouba sont complètement abandonnés par les pouvoirs publics, à l'instar, des cités Vidal, Boubsila, La Montagne, etc. D'après un élu local, l'absence d'assiette foncière dans ces quartiers est un handicap de taille, ne permettant pas la réalisation d'équipements publics. «Cet argument est invoqué à chaque fois par les responsables locaux. Ils s'y cachent derrière pour voiler leur incapacité à régler les problèmes des administrés. C'est devenu une réponse passe-partout. C'est inacceptable. La plupart des élus de l'Assemblée sont là pour régler leurs propres problèmes et non ceux des citoyens», fulmine un habitant de la commune.