Après l'échec du plan internationale pour imposer un cessez le feu à Alep, le souverain pontife, hausse le ton et demande que les ‘'civils et surtout les enfants'' soient évacués avec urgence des zones quotidiennement bombardées par l'armée russe et celle du régime syrien. Rome, De notre correspondante Face au lourd bilan (qui s'aggrave chaque jour) des victimes des bombardements russo-syriens qui font désormais l'actualité, le chef de l'église catholique exprime sa douleur et élève sa voix : ‘'Faites sortir les civils, surtout les enfants piégés sous les bombardements cruels!'', implore-t-il. ‘'Je veux répéter que je suis proche de toutes les victimes du conflit inhumain en Syrie. Et c'est avec le sens de l'urgence, que je renouvelle mon appel, afin que les responsables appliquent et respectent un cessez le feu immédiat, au moins jusqu'à ce que les civils et surtout les enfants soient évacués'', a insisté le Pape François durant l'audience générale tenue, hier au Vatican. Après l'échec de la dernière réunion extraordinaire du Conseil de sécurité, qui a vu une quarantaine de pays (dont la France, la Grande Bretagne, l'Italie et plusieurs pays arabes (sauf l'Egypte)…) soutenir le texte d'une résolution pour appliquer un cessez le feu immédiat dans les zones bombardées de manière intense par l'aviation russe et celle du régime de Bachar Al Assad, Le Saint-Siège monte au créneau. Sans citer clairement la Russie, qui avait opposé son véto contre la résolution du cessez-le feu présentée à l'Onu, faisant échouer ce plan urgent, Mario Bergoglio s'insurge contre le sort réservé par Bachar Al Assad et Vladimir Poutine aux civils syriens à qui on n'a laissé aucune chance de pouvoir quitter la région bombardée, à l'Est de Alep. Les observateurs, conscients que l'offensive russe n'est nullement dirigée contre les terroristes de Daech, qui se trouvent loin de la zone où opère l'aviation russe, mais plutôt dans la région aux frontières avec l'Irak, ne cachent plus leur révolte face aux massacres quotidiens qui font des milliers de victimes innocentes parmi les civils. Selon l'Observatoire Syrien pour les droits de l'homme, dans la seule journée de mardi, l'aviation russe a effectué une vingtaine de raids aériens sur Alep Est, faisant plus de 55 victimes parmi les habitants. D'autres régions, comme la localité de Ghouta (périphérie de Damas) ou les villes de Homs et de Idleb (où l'Isis n'est pas présent) ont été bombardées par les avions russes faisant d'autres victimes parmi les civils. Selon l'Onu plus de 275.000 civils vivent encore dans cette partie orientale de Alep, contrôlée par les rebelles. Lors du dernier vote au conseil de sécurité de l'Onu, même la Chine, allié traditionnel de Moscou, a préféré s'abstenir et ne pas soutenir la Russie. Seul le Venezuela, pays confronté à une grave crise économique, a voté en faveur de la position russe. En outre, Moscou a affirmé, cette semaine, avoir déployé une base militaire navale permanente, dans le port de Tartous, sur le littoral syrien, ce qui renforce la thèse soutenue par les détracteurs de Poutine qui voient dans la lourde offensive aérienne russe en Syrie, une stratégie ambiguë visant à renforcer la présence russe dans cette région du Monde au détriment de son adversaire, les Usa. La lutte contre Daech n'étant qu'un faux alibi avalisé par Damas, qui veut se débarrasser d'une opposition qui menace son pouvoir autoritaire.