Né en 1897 à Alger, il est l'une des grandes figures de la culture algérienne du XXe siècle avec une diversité étonnante de registres : théâtre, chant, musique, cinéma. Enfant, ses études à la médersa de Cheikh Ben Osman révèlent sa voix exceptionnelle. Il devient à 14 ans récitant coranique de la Grande mosquée d'Alger. Sans jamais cesser cette activité, il entre dans la société de musique classique andalouse El Moutribya, dont il deviendra plus tard le président. Après une longue tournée en Europe avec cette troupe, il est nommé, en 1928, professeur au conservatoire. Parallèlement, il découvre le théâtre et s'en passionne aux côtés de Allalou et Rachid Ksentini. Au début des années 1930, il écrit avec El Harmel la pièce Djeha et l'usurier et entame une tournée dans le pays. C'est d'ailleurs par le théâtre qu'il se fera une notoriété nationale en utilisant l'arabe dialectal et en encourageant l'entrée des premières comédiennes dans les troupes. Après 1962, il a adapté au TNA des œuvres universelles et notamment L'avare et Le malade imaginaire de Molière transposées dans un contexte algérien. Le cinéma le tentera toujours et, après avoir joué dans quelques films plutôt exotiques après la Deuxième Guerre mondiale, il fera des prestations appréciées du grand public dans la filmographie de l'indépendance à travers L'opium et le bâton et Hassen Terro, aux côtés de Rouiched dans les deux films. On lui attribue environ 400 œuvres musicales et il fut ami du musicien Saint-Saëns auquel il inspira des lignes mélodiques de la Suite algérienne. Il a reçu plusieurs distinctions internationales. Décédé en 1986 à l'âge de 88 ans, il a été décoré en 1992, de l'Ordre du mérite national décerné à titre posthume.