Le Parti de la liberté et de la justice (PLJ) brosse un tableau noir de la situation générale du pays. Dans une déclaration sanctionnant son conseil national, le parti de Mohamed Saïd a exprimé sa profonde préoccupation «du climat d'inquiétude et de mécontentement qui règne dans le pays et l'aggravation de la crise de confiance entre le citoyen et les institutions de l'Etat». Ce parti met en avant l'impasse financière dans laquelle se débat le gouvernement. Une impasse qui est la conséquence non pas de la chute des prix du pétrole sur le marché mondial, mais bel et bien d'une politique économique reposant principalement sur la rente pétrolière, l'unilatéralité de la décision économique et la non-maîtrise des dépenses publiques. Tout cela est aggravé par l'impunité et le gaspillage des ressources existantes, affirme le conseil national du PLJ, qui met en garde contre «les effets négatifs de certaines mesures prévues dans le projet de loi de finances 2017 sur le pouvoir d'achat du citoyen et des bas revenus, déjà atteints par la dépréciation de la valeur de la monnaie nationale, le gel des salaires et l'inflation». Le PLJ relève également la baisse dangereuse du volume des investissements publics dans les grands projets et le gel d'autres projets aussi vitaux. Des mesures qui vont exacerber la crise et ne garantiront en rien la paix sociale. Au contraire. Il s'agit pour ce parti d'une politique de désinvestissement qui fera augmenter le chômage et poussera davantage «à l'émigration forcée des compétences nationales pourtant indispensables à la création d'une économie du savoir, moteur de la productivité et de la croissance économique». Le PLJ estime qu'il n'y a pas de solutions possibles à cette crise multidimensionnelle sans dérive sociale que «dans le changement des méthodes de gouvernance et des mécanismes de prise de décision». Le parti de Mohamed Saïd invite ainsi à «l'ouverture d'un dialogue responsable et sans exclusion, entre le pouvoir et l'ensemble des forces politiques de l'opposition et des partenaires sociaux actifs». C'est, pour ce parti, la seule voie de salut pour le pays. Un pays qui est gangrené par «les crimes économiques, la corruption à grande échelle et divers fléaux sociaux». Pour ce parti, «ces fléaux révèlent la profondeur de la crise multidimensionnelle que traverse notre pays». La plus dangereuse est, selon le PLJ, «la crise morale née de la disparition de repères et d'exemples nécessaires dans la vie des peuples». Pour les membres du conseil national, cette situation est le résultat du «laxisme» des pouvoirs publics qui «refusent de sévir» contre ce genre de crimes et de comportements qui mettent la société en danger. Le PLJ réclame «l'application de la peine capitale prévue par la loi, notamment contre les auteurs de rapt ou d'assassinat d'enfants et les narcotrafiquants pour que la sérénité revienne dans les foyers». Ce parti évoque, en outre, «la situation à nos frontières nationales, celles de l'Ouest et du Sud en particulier». Il affirme que la protection et la défense de ces frontières sont un devoir pour tous les Algériens et Algériennes, d'autant plus que «le danger constitue une menace pour nous tous», appelant «l'ensemble des forces politiques à ne pas impliquer l'institution militaire, d'une manière ou d'une autre, dans la polémique en cours, en raison de ses retombées négatives sur la cohésion de l'institution et le moral de ses troupes».