Le Parti de la liberté et de la justice(PLJ) appelle le pouvoir à ouvrir les canaux de dialogue avec l'opposition pour sortir de la crise actuelle. «Il n'y a pas d'autre alternative, pour dépasser la phase difficile actuelle, et éviter les risques réels et non supposés, de dérive sociale, que dans le changement des méthodes de gouvernance, et des mécanismes de prise de décisions», a estimé le parti dans un communiqué sanctionnant les travaux d'une réunion de son Conseil national. La formation de Mohamed Saïd, ancien candidat à l'élection présidentielle de 2009 et ancien ministre de la Communication, plaide pour «l'ouverture d'un dialogue responsable et sans exclusive entre le pouvoir et l'ensemble des forces politiques de l'opposition et des partenaires sociaux actifs». «Un tel dialogue ne sera fructueux que s'il repose sur une évaluation transparente, globale et objective, de la politique économique appliquée, prélude à l'adoption consensuelle d'un plan national de relance», a-t-elle affirmé. Le PLJ a exprimé sa «profonde préoccupation» devant le climat d'inquiétude et de mécontentement qui règne dans le pays, et l'aggravation de la crise de confiance entre le citoyen et les institutions de l'Etat, en raison, a-t-il expliqué, «de procédures de gouvernance qui ont démontré leurs limites dans l'incapacité d'ériger un Etat de droit et de moraliser la vie publique». Pour lui, l'impasse financière dans laquelle se débat le gouvernement est la conséquence, non pas de la chute des prix du pétrole sur le marché mondial, mais d'une politique économique peu efficace reposant sur la rente pétrolière, l'unilatéralité de la décision économique, la non-maîtrise des dépenses publiques, l'impunité et le gaspillage». L'évaluation de cette politique économique en vigueur démontre que l'aisance financière du Trésor public, suite à l'augmentation des prix du pétrole sur le marché mondial depuis le début de ce millénaire, n'a nullement servi à réduire la dépendance du pays à l'égard des recettes des hydrocarbures, ce qui aurait permis de mieux affronter les retombées des fluctuations prévisibles du marché mondial ", note le parti, avant d'alerter sur les risques découlant de la mauvaise gestion de la crise financière. Il affirme que la clairvoyance aurait permis de tirer les leçons d'une crise similaire vécue en 1986, et provoquée par la chute, comme aujourd'hui, des prix du pétrole. Le parti de Mohamed Saïd rappelle aussi que le choc pétrolier de 1986 avait abouti aux émeutes sanglantes d'octobre 88, et a entrainé la soumission de l'Etat aux injonctions du FMI, hypothéquant ainsi la souveraineté nationale et supprimant des dizaines de milliers d'emplois. Et il estime qu'il est inadmissible aujourd'hui d'imputer les conséquences de cette politique aux seules larges couches sociales pour compenser les pertes de la fiscalité pétrolière. Dans ce contexte, le PLJ met en garde contre les effets négatifs de certaines mesures prévues dans le projet de loi de finance pour 2017, sur le pouvoir d'achat du citoyen et des bas-revenus, " déjà atteint par la dépréciation de la valeur de la monnaie nationale, le gel des salaires et l'augmentation du taux d'inflation ". Il considère que la baisse du volume des investissements publics dans les grands projets et le gel d'autres projets exacerbent la crise sociale, et ne sont pas de nature à garantir la paix sociale, ni à limiter l'extension du chômage, ni à mettre un terme à l'émigration forcée des compétences nationales.