Le secteur de l'Enseignement supérieur lance cette année un nouveau mode de cursus de graduation : le mastère à distance. Annoncée par Tahar Hadjar en mai dernier, une opération pilote est lancée dès cette année au niveau de cinq établissements universitaires à savoir : Alger1, Alger3, Blida2, Constantine1 et Oran1. Devant la forte demande des étudiants pour le mastère, motivé essentiellement par le manque de débouchés professionnels pour les titulaires de licence LMD, le concept, largement répandu sous d'autres cieux, pourrait être cette bouée de sauvetage à même de résorber la frustration des postulants devant l'impossibilité de satisfaire toutes les demandes. Le secteur de l'Enseignement supérieur lance cette année un nouveau mode de cursus de graduation : le mastère à distance. Annoncée par Tahar Hadjar en mai dernier, une opération pilote est lancée dès cette année au niveau de cinq établissements universitaires à savoir : Alger1, Alger3, Blida2, Constantine1 et Oran1. Devant la forte demande des étudiants pour le mastère, motivé essentiellement par le manque de débouchés professionnels pour les titulaires de licence LMD, le concept, largement répandu sous d'autres cieux, pourrait être cette bouée de sauvetage à même de résorber la frustration des postulants devant l'impossibilité de satisfaire toutes les demandes. A l'université Alger3, la faculté des sciences économiques, des sciences de gestion et des sciences commerciales se lance dans le nouveau challenge et offre une formation de mastère en comptabilité à distance. «L'option a été retenue pour combler le besoin en mastères. Il y a une forte demande nationale au niveau de notre établissement. On subit une véritable pression sur ce palier de graduation», atteste le doyen de la faculté. Lakhlef Athmane informe également que la faculté, qui compte quelque 36 000 étudiants et des promotions de plus de 6500 inscrits, enregistre chaque année environ 10 000 candidatures émanant non seulement des licenciés de l'établissement, mais également de ceux provenant du système dit classique ainsi que de candidats d'autres wilayas. A l'arrivée, seul 2500 étudiants ont réussi à passer les différents filtres de sélection et décroché le sésame. «Nous avons également constaté que nombre d'étudiants inscrits en mastère, particulièrement la gent masculine, ne sont pas vraiment intéressés par les études. Beaucoup ne le sont que pour éviter le service militaire», ce qui, selon le doyen, réduit les chances pour d'autres plus volontaires. Un autre constat établi par le responsable de la faculté fait état d'un taux de 30% d'étudiants en mastère qui travaillent. «Les études en mastère sont contraignantes. La présence physique des étudiants est impérative, ce qui n'arrange pas vraiment ceux qui ont un emploi», déplore M. Lakhlef. Face à ces constats, le recours à la formation à distance — une pratique très répandue à l'international — s'est imposé. «Grâce à cette formule, on élimine d'abord la problématique de la présence physique. Ensuite, cela permet d'élargir le nombre d'inscrits dans chaque filière ouverte», argue notre interlocuteur. Comment se passent des études de mastère à distance ? D'abord, il est bon de préciser que la formule «à distance» engage l'utilisation des nouvelles technologies de la communication. Tout se passe donc sur le Net, à commencer par le dépôt de candidature. «Nous avons enregistré plus de 4000 demandes pour le Master en comptabilité», instruit Aït-Mohammed Mourad, responsable du domaine LMD à la faculté des sciences économiques. Pour cette opération pilote, la faculté a retenu 1000 étudiants. «Cela dépend des capacités de la plateforme mise en place par l'Université de formation continue (UFC)», explique le responsable du domaine LMD en vantant la «grande expérience de notre partenaire, l' UFC, dans le domaine de l'enseignement à distance». Ensuite, une fois retenu, le candidat devra s'acquitter de la somme de 10 000 DA pour avoir accès à un compte individuel sur ladite plateforme. Pour ce qui est du suivi des cours, l'étudiant en mastère devra consulter son compte régulièrement aux heures qui lui conviennent. Sur la plateforme, il trouvera les cours mis en ligne par les enseignants et les exercices commandés. «L'enseignant, en plus du cours rédigé, donnera des exercices à faire avec des deadlines. L'étudiant pourra également poser des questions auxquelles le formateur répondra en ligne», développe Aït-Mohammed pour expliquer l'interactivité de la formation. Une interactivité qui n'est pas obligatoirement simultanée. En ce qui concerne l'évaluation, l'étudiant sera estimé sur la base des travaux commandés et sur examen. «Les examens se dérouleront normalement, comme pour les étudiants en présentiel. Il y aura un planning prédéfini pour que les travailleurs puissent prendre leurs dispositions. Et ils passeront leurs examens au niveau de la faculté», éclaire-t-il. S'agissant de la qualité de la formation, le responsable du domaine LMD rassure : «Ce sont nos enseignants qui assureront les cours et le suivi. Les mêmes que ceux qui enseignent dans les mastères 'normaux'.» «Peut-être que les encadreurs d'un certains âge, déconnectés du monde virtuel ou encore ceux qui n'ont pas pour méthode de préparer les cours écrits, ne participeront pas. Mais les autres seront mobilisés pour cette option», explique-t-il encore pour dire qu'en matière de qualité d'enseignement, les étudiants en mastère à distance auront le même niveau de prise en charge que les autres. Pour ce qui est de la qualité du diplôme cette fois, M. Aït-Mohammed, tout en reconnaissant que les textes réglementaires entre autre pour déterminer la «forme» du diplôme (papier) n'existent pas encore, assure que le mastère à distance aura la même valeur que celui résidentiel. «C'est un diplôme qui émane de l'université Alger3. Ce n'est pas un mastère professionnel, c'est un mastère à part entière», insiste le doyen de la faculté. Vantant les avantages des nouvelles technologies de la communication, Lakhlef Athmane tient à préciser un autre atout de taille, celui de la transparence. «Malgré tous les racontars, je peux dire que pour les concours de doctorat que nous avons organisés cette année, sur les 43 000 postulants, 18 000 admis au concours d'accès, seul 143 ont été retenus pour les 16 offres de formation. Sur cette énorme demande, nous n'avons enregistré à notre niveau aucune demande de recours. C'est dire l'importance de cet outil», conclut-il.