Dans la commune de Mohammadia à l'est de la capitale, des jeunes désœuvrés s'accaparent les moindres portions de trottoir se trouvant aux alentours du centre commercial Le Printemps et obligent les automobilistes à s'acquitter des frais de stationnement sous peine de réprimandes. Les éléments des services de sécurité présents sur les lieux, particulièrement devant l'entrée du centre commercial, font mine de ne rien voir. Les jeunes gardiens de parking à l'allure agressive n'hésitent pas à proférer des menaces contre les automobilistes récalcitrants. Il arrive souvent que des pères de famille soient molestés par ces jeunes devant leurs enfants. Quant aux femmes conduisant seules leur voiture, elles n'osent même pas souffler un mot. Ces jeunes profitent de leur vulnérabilité pour leur demander 100 DA de frais de stationnement, au lieu des 50 DA d'usage. Le plus déconcertant dans cette situation est la multiplication du nombre de ces jeunes gardiens. Profitant des derniers jours précédant les vacances scolaires et la grande affluence qui caractérise cette période, ims ont imposé leur diktat. Pour ce faire, ces jeunes utilisent tous les moyens pour affirmer leur présence et contraindre les automobilistes à payer, y compris des gourdins et autres massues devant leur assurer la crainte des usagers de la route. Le nombre de ces gardiens autoproclamés étant élevé, seuls les plus belliqueux et les plus agressifs parviennent à accaparer l'activité. Ils arrivent à asseoir leur domination par la force, c'est la loi du plus fort. Cependant, en haut de la hiérarchie, entre les monopolisateurs de l'activité, une certaine organisation s'est imposée. Ils partagent équitablement les parcelles de trottoir. Ils ont même établi un emploi du temps pour chacun des exploitants, «tout cela en l'absence des pouvoirs publics qui laissent faire», confie un habitant du quartier. Outre les gardiens de parking, les vendeurs informels ceinturent de leurs étals de fortune le centre commercial, notamment devant les deux portes d'entrée. Leur présence en nombre gène l'accès des clients au centre commercial. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, les agents de police interdisent formellement aux voitures qui viennent déposer des clients de stationner devant les portes du centre. Toutefois, ils ne disent rien aux marchands informels qui obstruent le passage. «La situation d'anarchie et de laisser-faire qui prévaut aux abords du centre commercial Le Printemps est insoutenable. Nous lançons un appel aux autorités compétentes afin qu'elles interviennent et mettent un terme à toute cette anarchie», suggère un client.