Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) porte le combat contre l'austérité dans la rue. Pour ce faire, il a appelé à une marche, aujourd'hui à Béjaïa, pour dénoncer, entre autres, la politique d'austérité prônée par le gouvernement et ses conséquences sur le pouvoir d'achat des ménages et les projets de développement, et les atteintes aux libertés individuelles, collectives et d'organisation. Lors d'une conférence de presse animée, hier, au bureau du parti à Béjaïa, en compagnie du président de l'Apc d'Aokas et le secrétaire national à la formation, Redha Boudraâ, le chef du bureau local du RCD, Mouloud Debboub, a condamné la politique d'austérité à l'origine de l'érosion du pouvoir d'achat et le blocage des projets structurants dans la wilaya de Béjaïa. «Plus que dans d'autres régions, tous les projets structurants destinées à Béjaïa sont ‘‘gelés'', selon la terminologie employée par le pouvoir, on ne parle plus du CHU, du stade de 40 000 places, du doublement de la voie ferrée Béjaïa-Alger et les quotas de logements, notamment ruraux, sont sans cesse réduits», a-t-il dit, et de dénoncer «un antikabylisme qui ne dit pas son nom». «Alors que le tronçon autoroutier Alger-Tlemcen est livré depuis belle lurette, les pénétrantes de Béjaïa, de Tizi Ouzou et de Bouira ne le sont pas à ce jour», assène-t-il encore. Dans le même sillage, il dénonce le «bradage du patrimoine public au profit des clientèles», citant, à titre d'exemple, la cession du quai n°21 du port de Béjaïa à l'ETRHB de Ali Haddad. Sur le registre des libertés, Mouloud Debboub pointe du doigt les atteintes et la répression qui se sont multipliées dernièrement. Par ailleurs, le chef du bureau local du RCD condamne «la soumission de l'APW de Béjaïa à l'Exécutif», arguant qu'elle est «en déphasage avec la réalité des citoyens». Il reproche, entre autres, à cette Assemblée de ne pas avoir tenu toutes ses sessions ordinaires. Redha Boudraâ a, pour sa part, dénoncé «la politique du deux poids, deux mesures» menée par les autorités à Béjaïa. D'après lui, pendant que la plupart des projets au profit du développement de la wilaya sont bloqués, «le wali de Béjaïa a prélevé 3 milliards de centimes sur le budget de l'Etat pour refaire le gazon de sa résidence», et d'ajouter que la crise à Béjaïa est bien «antérieure» à l'austérité décrétée officiellement suite à la baisse des revenus du pétrole. Il n'omet pas, toutefois, d'alerter que «tout cela risque de mener à l'explosion sociale». Pour dénoncer cette situation, la marche du RCD va démarrer à 11h de l'esplanade de la maison de la culture Taos Amrouche pour se diriger vers la place Saïd Makbel. L'action se veut, en outre, un hommage au président de l'Apc de Timezrit ( RCD) assassiné.