Le représentant du Polisario au Moyen-Orient, Mustapha Mohamed Lamine, expose tous les arguments trahissant les mensonges marocains. L'ambassadeur du Sahara occidental en Algérie, Bouchraya Hammoudi Beyoun, souligne les incohérences du régime marocain qui ne veut qu'«envahir l'Union africaine». Interrogé sur l'objectif du royaume qui a fait sa demande d'intégrer l'UA, l'orateur affirme que «le makhzen veut chasser le Sahara occidental de l'organisation dont il est membre fondateur». «Aujourd'hui, les responsables du royaume ont abandonné leur exigence de nous chasser de l'UA. Donc, ils acceptent de siéger avec nous dans l'organisation. Et cela remet complètement en cause leur discours sur la question sahraouie. L'autre inconséquence apparaît aussi dans le dernier discours du roi prononcé à partir du Sénégal et dans lequel il a affirmé que le territoire du Maroc s'étend jusqu'au Sénégal. Il remet donc en cause même l'intégrité territoriale de la Mauritanie et du Mali», a expliqué Bouchraya Hammoudi Beyoun, lors d'une conférence organisée à l'occasion du 41e anniversaire de l'Accord de Madrid du 14 novembre 1975 sur le partage du Sahara occidental. Selon lui, le discours du roi marocain «trahit ses intentions». «S'il veut intégrer l'UA, ce n'est pas pour œuvrer à l'unité de l'Afrique. C'est plutôt pour provoquer des fissures dans l'organisation», ajoute-t-il, précisant que les membres de l'UA ne se laisseront pas faire. Revenant sur le fameux Accord de Madrid, à la faveur duquel l'Espagne céda le territoire sahraoui au Maroc et à la Mauritanie, Bouchraya Hammoudi Beyoun souligne «sa nullité», confirmée d'ailleurs par l'ONU. «Même les Espagnols précisent qu'ils ont cédé un territoire et non pas une souveraineté», rappelle-t-il. Intervenant sur le même sujet, le représentant du Polisario au Moyen-Orient, Mustapha Mohamed Lamine, expose tous les arguments trahissant les mensonges marocains. Ce pays qui prétend être le propriétaire des territoires sahraouis n'avait aucun droit de cité avant les années 1970. «Toutes les résolutions onusiennes depuis 1965 portaient sur le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Toutes les organisations internationales, y compris le Mouvement des non-alignés et l'OUA, soutenaient ce principe», a-t-il rappelé. L'accord lui-même est, a-t-il ajouté, «frappé de nullité dans la mesure où la partie concernée par ce partage, en l'occurrence le peuple sahraoui, n'a pas été associée». «Cet accord est incompatible avec la politique de décolonisation, viole le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et ceux qui l'ont signé n'ont pas la qualité pour disposer de la souveraineté et du territoire du Sahara occidental», explique-t-il. Dans ce sens, les conférenciers appellent l'ONU à trouver une solution rapide à ce conflit en application des résolutions onusiennes portant sur l'organisation d'un référendum d'autodétermination. «Sinon, le retour à la guerre sera inéluctable. Nous, nous souhaitons une solution pacifique et démocratique», a déclaré l'ambassadeur du Sahara occidental à Alger, en dénonçant le rôle de la France qui «freine l'application des résolutions onusiennes».