Au moment où la communauté médicale multiplie les déclarations à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre le diabète et pour la prévention des complications de cette maladie par la surveillance de la glycémie, de nombreux patients sont confrontés au manque de certaines marques de bandelettes en pharmacie. Un problème qui perdure depuis plusieurs mois et les patients sont contraints, à chaque fois, de changer de marque d'appareil pour pouvoir maintenir les contrôles obligatoires notamment pour les diabétiques de type 1. «Une situation qui risque de perturber le bon suivi et la surveillance de la maladie», redoutent les spécialistes, sachant que certains appareils commercialisés risquent de donner de fausses valeurs. Ce qui peut être fatal pour le patient. Les pharmaciens tentent tant bien que mal de satisfaire les diabétiques en leur proposant des appareils gratuitement avec des bandelettes adaptées et disponibles sur le marché à défaut de leur produit initial qui ne fonctionne pas sur d'autres appareils de mesure. «Certains malades se retrouvent avec deux à trois appareils selon la disponibilité des bandelettes. Il y a effectivement une tension sur certaines marques depuis l'été dernier. Mais cela ne dépend pas de nous», déplore un pharmacien, en précisant que chaque appareil a ses bandelettes spécifiques. Interrogé sur les raisons de cette tension, un distributeur de bandelettes affirme que «effectivement il y a trois grandes marques de bandelettes commercialisées par des fournisseurs étrangers et utilisées par 90% des patients diabétiques». «Les grossistes sont actuellement confrontés à cette tension puisqu'il reste des quantités insuffisantes pour couvrir tout le marché. Le retard mis pour la signature des programmes en décembre 2015, suite aux négociations sur la baisse des prix de ces bandelettes, a fait qu'aujourd'hui nous enregistrons cette tension qui risque de perdurer.» «Les quantités importées entre avril et juillet 2016 sont pratiquement épuisées et la signature des avenants tarde à venir ; ce qui rend la situation plus complexe», explique cet opérateur. «Si le programme prévisionnel de 2017 est signé en décembre prochain, le produit ne peut être disponible qu'en fin du mois de février. La tension persistera donc, puisque les avenants non encore signés devaient couvrir ces derniers mois» , a-t-il ajouté. Par ailleurs, une source proche du dossier affirme que «les avenants n'ont pas été signés pour la simple raison qu'un producteur national s'était engagé à couvrir le marché depuis le mois de juin dernier. Mais à ce jour, ce producteur n'a pas donné signe de vie et pas de bandelettes». En attendant, les patients se débrouillent comme ils peuvent...