Les royaumes du Golfe se liguent contre le Sahara occidental. Au moment où la cause sahraouie enregistre des succès en Occident, les pays du golfe bottent en touche et rament à contre-courant de la légalité internationale. En effet, tous les royaumes de la péninsule arabique prennent fait et cause pour le Maroc et décident de boycotter le sommet afro-arabe, dont les travaux devaient s'ouvrir hier à Malabo, en Guinée équatoriale. Raison : la présence d'une délégation du Sahara occidental dont le drapeau, placé dans la salle de réunion, selon le site de la chaîne russe Russia Today, a irrité les représentants de ces royaumes. Les premières délégations à annoncer leur retrait, dès mardi dernier, sont celles de l'Arabie Saoudite, du Qatar et des Emirats arabes unis et du Maroc. Cinq autres pays leur ont emboité le pas hier. Il s'agit du sultanat d'Oman, du Bahreïn, de la Jordanie, du Yémen et de la Somalie. Avant de claquer la porte, ces délégations ont tenté de faire du lobbying pour exclure le Sahara occidental de cette rencontre. Mais leurs tentatives se sont avérées vaines face à l'intransigeance de l'Union africaine qui a insisté sur la participation du Sahara occidental. En passant à l'acte, les délégations des royaumes arabes ont même prononcé des insanités à l'égard des Sahraouis. «Le Maroc a un passé ‘‘glorieux'' (…) et un mouvement séparatiste en déclin ne pourra pas se hisser à son niveau», avait déclaré, selon RT, le ministre des Affaires étrangères de Bahreïn, Khaled Ben Ahled Al Khalifa en faisant allusion au Polisario. quant à la position de l'Arabie Saoudite notamment, elle intervient au moment où ce pays et l'Algérie tentaient d'ouvrir une nouvelle page dans leurs relations bilatérales. A la faveur de la dernière visite effectuée dans le royaume par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, les deux pays ont affiché leur volonté de donner un nouvel élan à leur coopération. Mais la position de l'Arabie Saoudite en faveur du Maroc risque de renvoyer les relations algéro-saoudiennes à la case de départ. La nature marocaine revient au galop… En tout cas, en ameutant tous ses amis du golfe arabe contre le Sahara occidental, le Maroc a montré ses vraies intentions en introduisant, l'été dernier, sa demande d'intégrer l'Union africaine (UA). Il veut chasser le Polisario de cette organisation. Mais la tâche ne sera pas facile. Et pour cause, la charte de l'UA ne permet pas l'exclusion d'un membre fondateur de l'Union, dont le Sahara occidental. Ainsi, Rabat se complique sérieusement la vie et risque de voir sa demande rejetée en janvier prochain, à l'occasion du sommet de l'UA. La campagne menée par le roi Mohammed VI auprès de plusieurs pays africains pourrait s'avérer vaine dans la mesure où la présidence de l'UA a déjà réaffirmé son soutien à l'autodétermination du peuple sahraoui conformément aux résolutions onusiennes. Ce sommet afro-arabe démontre aux dirigeants africains que l'adhésion du Maroc à l'UA serait plutôt un facteur de division et non pas d'union…Madjid Makedhi