Du côté du milieu associatif, les choses sont loin d'être irréprochables pour les conditions d'insertion des personnes en situation de handicap. Il est d'abord question pour les associations approchées de mettre en place une politique de prévention afin de réduire le nombre de handicaps évitables, car aujourd'hui cela est possible, estime Mme Atika El Mamri, la présidente de la Fédération nationale des personnes handicapées. Des campagnes de sensibilisation doivent être menées par le ministère de la Santé, de la population et de la Réforme hospitalière auprès des femmes enceintes et du personnel médical pour un diagnostic précoce de certaines maladies invalidantes. Mme El Mamri affirme que la scolarisation des en enfants en situation de handicap en milieu ordinaire demeure un problème. Pour la présidente de la Fédération des personnes handicapées, le travail doit se faire en amont par la mise en place d'un service qui accueille les parents pour l'élaboration d'un projet de scolarisation, où il est question d'étudier tous les besoins. Ce qui permettra d'avoir une égalité des chances avec les autres élèves. Pour la présidente de l'association des personnes handicapées El Baraka, Mme Flora Boubergout, les enfants handicapés sont privés d'école. «Il n'existe aujourd'hui aucune statistiques montrant le taux de scolarité de ces enfants ou alors ceux qui ont réussi à être intégrés dans le milieu du travail. Il était question en 2012 de lancer une étude pour justement identifier toutes ces personnes, mais en vain, rien n'a été fait. Au contraire, la situation s'est complètement dégradée. Cela fait des années que nous attendons, en vain, les classes aménagées. De plus, les problèmes d'accessibilité soit pour se rendre à l'école, soit pour s'y déplacer et pour suivre les cours continuent à constituer des barrières importantes à l'intégration scolaire de ces enfants. Où sont les accompagnateurs scolaires ou à domicile ? Même la pension est souvent retardée de deux à trois mois pour être versée», a-t-elle déploré. La présidente de la fédération des personnes handicapées regrette qu'actuellement des mesures sont prises, mais elles ne sont pas en faveur des personnes en situation de handicap. «L'ouverture de classes pour autistes devant être encadrés par des personnes recrutées dans la cadre du préemploi est une aberration. Mettre des élèves dans des classes sans au préalable un programme psychologiques en est également une autre. A cela s'ajoute le manque de formation des enseignants», a-t-elle relevé et de rappeler que les centres médico-pédagogiques restent encore inadaptés. Mme El Mamri estime qu'il est important d'avoir une vraie politique d'insertion scolaire et pour que le handicap ne soit pas un prétexte de discrimination et de rejet de candidature. Cette politique d'insertion doit prendre en compte tous les éléments nécessaires à l'insertion, à savoir le transport scolaire adapté, les auxiliaires de vie à domicile, etc. Mme El Mamari rappelle que le gouvernement a mis en place un dispositif réglementaire pour encourager la formation et l'inclusion professionnelles de personnes handicapées, mais beaucoup de choses restent à faire. Elle appelle à l'application de la convention internationale relative aux droits des personnes handicapées.