Les représentants de la Fédération nationale des sourds-muets d'Algérie (FNSMA) appellent, à cette occasion, à la mise en place d'un procédé de communication permettant à cette catégorie de comprendre, d'être au courant de ce qui se passe autour d'elle et de participer en tant que personne à part entière dans l'édification de la société. Selon M. Bachir, secrétaire général de la FNSMA, l'absence de programmes télévisés en faveur des personnes malentendantes pose problème. « Ces dernières ne peuvent pas suivre le cours des événements à travers le journal télévisé encore moins le prêche religieux lors de la prière du vendredi », s'est-il désolé. « L'absence d'enseignement spécialisé en langue des signes et l'absence d'interprètes, y compris au niveau des institutions publiques, est flagrant », a-t-il ajouté. Combien de personnes malentendantes et muettes sont confrontées à des problèmes de communication et d'orientation au niveau des administrations ? S'est-il interrogé. Et d'ajouter : « Souvent, les personnes atteintes de surdité sont obligées de se rendre aux administrations avec un accompagnateur pour régler leur paperasse au niveau de l'état civil ». M. Bachir recommande la formation d'interprètes spécialisés dont la mission serait de prendre en charge les malentendants au niveau des établissements publics. Il évoquera aussi le problème de l'insertion professionnelle. Selon lui, la stratégie de l'insertion sociale et professionnelle des sourds est insuffisante. Quant au nombre de sourds-muets en Algérie, le même responsable a indiqué que le chiffre approximatif est de 800.000 à l'échelle nationale. « Néanmoins, ces statistiques sont loin de refléter la réalité de ce handicap ». LES LIVRES EN BRAILLE SONT INSUFFISANTS Pour sa part, M. Yacine Mira, président de l'Association nationale des éducateurs et enseignants spécialisés pour non voyants (ANEESV) a relevé que les problèmes des non-voyants restent récurrents. Selon lui, l'application de la loi cadre 02-09 de 2002 qui englobe toute la réglementation des personnes handicapées, notamment sur le plan de la prise en charge, l'accompagnement, l'orientation ainsi que l'insertion professionnelle, n'a jamais était prise en considération par les concernés. Il a ainsi appelé à la création d'un fonds de solidarité pour prendre en charge l'ensemble des besoins des handicapés. Selon lui, les non-voyants sont confrontés à des problèmes au quotidien. La prise en charge dans les centres spécialisés reste insuffisante. « Au niveau scolaire, les non voyants n'ont aucun support de travail en braille », a-t-il déploré. Selon lui, 1.700.000 livres en braille sont imprimés annuellement. « Ils sont inexistants au niveau des lycées », dira-t-il. « Les non voyants font un effort personnel et restent de ce fait dépendants », regrette M. Mira. L'APPAREILLAGE N'EST PAS LIVRE À TEMPS L'acquisition de l'appareillage orthopédique, le problème de l'accessibilité et la pension dérisoire restent les principaux problèmes évoqués par Atika Mamri, présidente de la Fédération nationale des handicapés moteurs. « Le délai de livraison de l'appareillage est très long et celui qui est disponible est de mauvaise qualité », a-t-elle dénoncé. « L'ONAAPH ne forme plus d'éducateurs, de cordonniers spécialisés et d'appareilleurs pour assurer la relève », a-t-elle encore reproché. Quel est le devenir des handicapés moteurs en l'absence de spécialistes pour leur fabriquer un appareil conforme à leur handicap ? S'est interrogée Mme Mamri. L'ACCESSIBILITE AUX SPORTS ET LOISIRS Flora Boubergout, présidente de l'association El Baraka, appelle à la levée des obstacles d'octroi de l'assurance dans le cas où les parents ne seraint pas assurés et ont des dettes. Elle a également appelé à l'intégration systématique de la Trisomie 21 dans la carte Chifa. La même responsable a indiqué que la personne handicapée ne peut, actuellement, accéder aux activités de loisirs, sport et culture. « Il faut développer l'autonomie en mobilisant des animateurs formés sur la gestion des outils nécessaire et permettant l'accessibilité », a-t-elle recommandé. Sur le plan éducatif, Mme Boubergout a plaidé à ce que les établissements scolaires (crèches, écoles et établissements spécialisés) soient dotés d'un système d'accueil en faveur des enfants scolarisés. « Certains handicapés peuvent accéder aux écoles ordinaires en tenant compte de leurs potentialités », dira-t-elle. Et d'ajouter : « Les enfants handicapés en fin de parcours scolaire doivent bénéficier d'un accompagnement jusqu'à leur insertion professionnelle. »