Putsch au FFS», «complot orchestré par l'instance parallèle» et «pratiques staliniennes»… Rachid Halet, membre de l'instance présidentielle du FFS, ne mâche pas ses mots. Il monte à nouveau au créneau et désigne les «têtes du mal» qui rongent de l'intérieur le plus vieux parti de l'opposition. Dans une déclaration rendue publique hier, il s'étale davantage sur cette affaire visant à l'exclure illégalement du parti et rejette la décision prise à son encontre par la commission de médiation convoquée par la «direction parallèle». Celle-ci, nous a-t-il confié, a décidé de le radier des rangs du parti en invoquant «ces déclarations faites dans l'édition d'El Watan d'hier». Une décision confirmée par un communiqué du FFS tombé en fin de journée. Dans sa déclaration, Rachid Halet s'élève contre «un autre coup de force». «Je dénonce avec force le putsch exécuté par trois membres de l'instance présidentielle du FFS contre ma personne. Je suis membre de l'instance présidentielle du FFS, cette instance a été élue au cinquième congrès du parti en mai 2013 sur une liste unique et fermée. Elle est composée de cinq membres ; les congressistes ont voté sur une liste et non sur des noms», écrit-il encore. Rachid Halet, le plus ancien militant dans la direction actuelle du FFS, rappelle le règlement adopté lors du dernier congrès pour montrer l'illégalité de la démarche entreprise pour sa neutralisation. «Dans l'exercice de la présidence collégiale, ils (les membres de l'instance présidentielle) sont collectivement et individuellement inamovibles et ne sont responsables que devant le sixième congrès du FFS à venir. Leur appartenance à l'instance leur confère l'immunité en matière politique», précise-t-il. Ce faisant, Rachid Halet affirme qu'il restera membre de l'instance présidentielle jusqu'à la fin de son mandat. Selon lui, les auteurs de ce putsch sont les trois autres membres de l'instance présidentielle, en l'occurrence Ali Laskri, Mohand Amokrane Cherifi et Aziz Balloul. Ces derniers ont reçu le soutien «clanique et intéressé» de Karim Balloul, cousin de Aziz Balloul, de Chafaâ Bouaiche et de la conseillère de l'instance présidentielle, Salima Ghezali, qui n'a jamais été, selon lui, militante du parti. Rachid Halet salue, dans ce sens, la position courageuse de Saïda Ichalamen, cinquième membre de cette instance, qui a refusé de cautionner la combine. «Pour exécuter cette machination, les putschistes ont actionné la commission de médiation et de règlement des conflits qui a siégé en commission de discipline. Cette commission a été saisie illégalement par les trois membres putschistes (…). Je considère que cette commission n'a ni le pouvoir ni les compétences statutaires de se saisir d'un dossier disciplinaire concernant un membre de l'instance présidentielle, et à plus forte raison de statuer sur ce dossier», soutient-il. Rejetant en bloc les accusations dont il fait l'objet, Rachid Halet dévoile les visées des «putschistes» qui, à travers «les pratiques staliniennes» et la «répression des militants», préparent leur mainmise sur le parti. «Ce que ces putschistes recherchent véritablement, c'est un pouvoir sans partage et sans limite sur l'appareil du parti. Pour cela, ils violent, ils piétinent, ils enfreignent les statuts du parti et le fonctionnement régulier de ses instances. Ils se sont constitués en police politique au sein de l'appareil et stérilisent toutes les énergies et les initiatives», ajoute-t-il, estimant que ses adversaires «veulent, avec cette démarche, se positionner en prévision de 2019 afin de monnayer leur soutien à l'occasion de la succession du chef de l'Etat».