Le conflit qui oppose Rachid Halet, député et membre du présidium du Front des forces socialistes (FFS) à d'autres responsables du parti a pris une nouvelle tournure, hier, en fin de journée. Ainsi, la commission de médiation et de règlement des conflits du parti a décidé de radier le Dr Halet des rangs du FFS. Réunie sur demande d'autres membres de l'instance présidentielle, la commission a finalement entériné la demande d'exclusion de Rachid Halet, formulée, essentiellement, par Ali Laskri et Aziz Balloul. Ces derniers reprochent à Rachid Halet ses déclarations à la presse, même si, soulignent des militants, la commission n'est pas habilitée à statuer sur une affaire qui date de plus d'un mois, selon le règlement intérieur du parti. Selon une source proche de la commission, cette dernière a décidé d'exclure Rachid Halet sur la base de ses déclarations à la presse faites le jour même de la tenue de la réunion de cette commission, hier donc. Un procédé peu convaincant, estiment des proches de Halet qui assurent que le combat de ce dernier pour faire respecter le règlement au sein du parti ne fait que commencer. C'est, en effet, ce qu'a souligné Rachid Halet dans une déclaration rendue publique hier en début d'après-midi, dans laquelle il a aussi dénoncé "un putsch au FFS". M. Halet a indiqué qu'il "dénonce avec force le putsch exécuté par trois membres de l'instance présidentielle du FFS" contre sa personne. Il a ajouté que "les trois membres de l'instance présidentielle responsables du putsch sont Chérifi Mohand Amokrane, Ali Laskri et Aziz Balloul". Ces derniers, précise le rédacteur de la déclaration, "ont reçu le soutien clanique et intéressé du coordinateur du comité d'éthique, Karim Balloul, cousin d'Aziz Balloul, ainsi que d'une conseillère de l'instance présidentielle". "Cette conseillère, précise-t-il encore, est Salima Ghezali, journaliste rémunérée à Libre Algérie, journal du parti, qui a joué un rôle très actif dans le clan responsable du putsch. J'ajoute qu'à ma connaissance, elle n'a jamais été militante du parti." Concernant la commission de médiation et de règlement des conflits, il a rappelé qu'elle "n'a ni le pouvoir ni les compétences statutaires de se saisir d'un dossier disciplinaire concernant un membre de l'instance présidentielle, et à plus forte raison de statuer sur ce dossier", indiquant que ce dossier "est basé sur des accusations mensongères et sans aucune consistance et que les faits qui me sont reprochés relèvent du débat politique au sein du conseil national et du parti en général, si ce n'est de l'opinion publique". Pour Halet, "les militants ont déjà eu à subir leurs foudres pour avoir eu le courage de dénoncer le putsch", accusant que des "fédéraux sont instruits pour suspendre les opposants au putsch". "Ce que recherchent ces putschistes, c'est contrôler les échéances électorales à venir, nationales et locales, pour récompenser leurs clientèles, assurer leur hégémonie sur le prochain congrès du FFS et monnayer leur soutien à l'occasion de la succession du chef de l'Etat en 2019", révèle encore le Dr Rachid Halet. Mohamed Mouloudj