Lotfi Bouchouchi a fait le point, mercredi dernier à l'hôtel Space Telemly à Alger, sur la campagne menée en faveur de son long métrage Le puits, proposé par l'Algérie aux oscars 2017 du meilleur film en langue étrangère. Le long métrage figure dans une liste de 80 films. La short list sera annoncée fin décembre. La 89e cérémonie de l'Académie des oscars aura lieu le 26 février 2017 au Dolby Theatre à Hollywood, Los Angles. Elle sera présentée par Jimmy Kimmel, une star de la télévision américaine. Lotfi Bouchouchi a mené une campagne pendant plus trois mois en Algérie et à l'étranger, soutenue par son épouse Dahlia Antri Bouchouchi. Officiellement, la campagne a été clôturée le 12 décembre. Le Puits, qui est projeté actuellement dans plusieurs wilayas, a été présenté à Doha, à Vienne, à Marseille et, dernièrement, à Los Angeles et au consulat général d'Algérie à New York. «L'équipe du consulat nous a beaucoup aidés. Elle fait honneur à l'Algérie. Beaucoup de monde est venu assister à la projection. Il fallait donc organiser une seconde présentation. A Los Angeles, Le Puits a été projeté au Land Mark Theatre, à deux pas d'Hollywood. J'ai vu que le public était très touché. Cette projection a servi énormément. Une revue américaine a analysé le film en parlant des “civils héro de la guerre. Le Puits a porté un nouveau regard sur la guerre de Libération nationale», a-t-il dit. Selon lui, Le Puits n'a pas bénéficié de toute la visibilité nécessaire. «Certains films étrangers candidats aux Oscars sont projetés à Los Angeles depuis plus de deux mois. Les électeurs des Oscars peuvent aller les voir quand ils veulent. Le Puits n'a été projeté qu'une seule fois pour des considérations financières. Donc on ne jouait pas dans le même terrain ! Nous sommes partis avec la tête haute, mais avec des poches vides ! Il ne suffit pas de faire un beau film, il faut de l'argent, de la promotion pour arriver aux Oscars», a-t-il souligné. Lotfi Bouchouchi n'a pas pu trouver un distributeur pour son film. «Certains distributeurs m'ont proposé de prendre moi-même en charge les dépenses avant de s'engager, ça ne sert à rien !», a-t-il noté. Des promesses... Lotfi Bouchouchi a remercié tous ceux qui l'ont appuyé dans sa campagne, entre autres, Lyes Belaribi, Djamel Kaouane, Cherif Medjahed, Chabane Lounakel, Samir Tir, Abdelaziz Slimani, Karim Belazoug, Mehdi Belouz, Issad Rebrab, Fayçal Soufta, Mme Boukadoum (consul d'Algérie à New York), Abdelmadjib Bouguerra (ambassadeur d'Algérie aux Etats-Unis), Joan Polaschik (ambassadeur des Etats-Unis à Alger), Miloud Hakim, Wassila Mekhane, Djafar Gacem, Lila Borsali, Mohamed Aït Yekhlef, Riad Aberkane, Nassim Djezma, Manel Gougam, Samy Bencheikh El Hocine, l'ANEP, l'ENRS, l'ENTV, l'AARC, Dzaïr TV, Ennahar TV et Métro d'Alger. «Les journalistes nous ont soutenu d'une manière spontanée. Beaucoup ont compris la nécessité de défendre le film et de défendre la culture algérienne. Malheureusement, chez nous la culture est la dernière roue du carrosse», a-t-il regretté. Lotfi Bouchouchi a été aidé financièrement par l'ONDA, Naftal, Lafarge et l'entreprise privée de Samir Sayah. «Nous avons reçu des promesses, comme celle de Ali Haddad, après la projection promotionnelle à l'Opéra d'Alger, le 29 octobre 2016. En 2012, l'Etat a mis 400 000 euros pour soutenir le film Hors-la-loi de Rachid Bouchareb. Malgré les instructions du Premier ministre et le haut patronage du président de la République, le ministère de la Culture n'a pas suivi. Le candidat de l'Algérie aux Oscars n'a pas trouvé un réel appui. Je le regrette beaucoup. C'est une malchance pour le film. J'ai dû engager des prêts pour pouvoir voyager aux Etats-Unis. Je ne voulais pas aller faire de la figuration. Je suis parti ramener quelque chose. Ce que je dis n'est pas un constat d'échec. Si nous ne sommes pas dans la short list, nous avons malgré tout fait ce qu'il fallait. D'autres, n'ont pas fait ce qu'il fallait faire», a déclaré Lotfi Bouchouchi.