Réuni en session extraordinaire, hier, le conseil national du FFS a décidé de réduire à 17 le nombre des membres du secrétariat national initialement composé de 42 éléments. Plongée dans une crise politique interne, la direction du FFS s'emploie à «rassurer» ses militants et surtout à renforcer sa mainmise sur l'appareil du parti à la veille du scrutin législatif. Après l'éviction de Rachid Halet (député de Tizi Ouzou) et la démission fracassante de l'ex-premier secrétaire national, Ahmed Betatache, la purge se poursuit. Le conseil national du parti, réuni hier en session extraordinaire, a eu à «avaler» une autre purge à peine déguisée en faisant une coupe claire dans le secrétariat national. Si le premier secrétaire national, Abdelmalek Bouchafa, a été maintenu à son poste après moult tractations, d'autres membres du secrétariat national ont fait les frais de leur positionnement par rapport à la crise qui mine le parti. Ainsi, sur 42 secrétaires nationaux, 25 ont été tout bonnement remerciés. Parmi eux Belkacem Benameur (député de Boumerdès), Belkacem Melikèche de la fédération de Bouira et Karim Natouri de celle de Béjaïa, jugés «récalcitrants». C'est la seule et unique décision remarquable prise lors de cette session extraordinaire du conseil national. «C'est la purge qui se poursuit alors que leur mandat n'a pas expiré, les décideurs du parti ont sévi pour punir ceux qui ne s'alignent pas», enrage un membre du conseil national du FFS. Ancien membre suppléant du comité central du FLN – du temps du parti unique – avant de rejoindre le FFS en 1991, Mohamed Amokrane Cherifi, qui est membre influent au présidium du FFS, a essayé hier de tranquilliser les militants en assurant qu'il est «normal» dans la vie d'un parti d'être traversé par des tensions. Pas si évident pour une formation politique engluée dans une crise politique et organique permanente. De son côté, Abdelmalek Bouchafa qui, à son corps défendant, a tenté d'exercer pleinement ses prérogatives, a fini contraint et forcé par se résoudre à l'évidence du pouvoir indiscutable de l'instance présidentielle. Sa résistance a fait long feu. Il a dû ravaler sa colère en affirmant qu'il est de «la responsabilité de tout le monde d'assumer l'unité du parti». Mais derrière une unité de façade affichée couve en réalité une tension extrême qui déborde le parti. Cela va sans nul doute fragiliser les chances du FFS aux prochaines élections législatives auxquelles il a décidé de prendre part. Un choix acté, la semaine dernière, sans passer par une consultation préalable des structures de base du parti comme de tradition. C'est donc dans cette ambiance électrique que le Front des forces socialistes s'attellera à préparer sa stratégie électorale, où l'élaboration des listes des candidatures risque d'envenimer les rapports internes. A cet effet, un conseil national est convoqué pour début février 2017 afin de mettre en place la commission nationale de candidature.